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Armes chimiques : Washington, Paris et Londres adressent un avertissement à Bachar el-Assad

Cinq ans jour pour jour après l'attaque de la Ghouta, le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis se disent «profondément préoccupés» par l'offensive syrienne dans la région d'Idlib. Ils évoquent une «possible utilisation d'armes chimiques».

Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ont lancé ce 22 août un avertissement au président syrien Bachar el-Assad, lui signifiant qu'ils ne laisseraient pas impunie une utilisation d'armes chimiques par le gouvernement syrien dans son offensive pour reprendre la province d'Idlib. Ils ne précisent toutefois pas sur quels éléments s'appuient leurs craintes d'une telle éventualité.

Dans un communiqué commun, les trois pays, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, se sont déclarés «profondément préoccupés» par l'offensive militaire des forces gouvernementales et de leurs alliés à Idlib et par ses conséquences humanitaires. «Nous soulignons également notre inquiétude face à une possible (et illégale) nouvelle utilisation d'armes chimiques», écrivent-ils. «Nous restons résolus à agir si le régime d'Assad utilise à nouveau des armes chimiques», ajoutent-ils enfin.

Cette déclaration des trois puissances intervient cinq ans, jour pour jour, après l'attaque au gaz sarin dans la région de la Ghouta, près de Damas, qui a fait selon Washington au moins 1 429 morts. L'attaque avait été attribuée par la diplomatie occidentale au gouvernement syrien.

Nous restons résolus à agir si le régime d'Assad utilise à nouveau des armes chimiques

«Notre position sur l'utilisation par le régime d'Assad d'armes chimiques reste inchangée», stipule le communiqué. «Comme nous l'avons démontré, nous répondrons de manière appropriée à toute autre utilisation d'armes chimiques par le régime syrien, qui a eu par le passé des conséquences humanitaires épouvantables pour la population syrienne», préviennent-ils.

La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis avaient ainsi lancé le 14 avril 2018 des frappes d'une ampleur inédite contre la Syrie, qu'ils accusaient d'avoir mené une semaine plus tôt une attaque chimique sur Douma, près de Damas. Ces raids, menés en une nuit et marqués par des dysfonctionnements majeurs côté français, ont visé trois sites liés, selon eux, au programme d'armement chimique syrien et situés près de Damas et dans le centre du pays. 

Après sept années de guerre, Bachar el-Assad veut reprendre le contrôle de la province d'Idlib, à la frontière avec la Turquie, encore largement dominée par les rebelles et les djihadistes. C'est dans cette optique qu'il a lancé une vaste opération militaire visant à reconquérir ces territoires. Le Conseil de sécurité doit se réunir prochainement pour discuter de la situation humanitaire en Syrie.