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Mali : le président Ibrahim Boubacar Keïta largement réélu

Le président malien sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans avec 67,17% des voix au second tour, contre 32,83% pour son rival Soumaïla Cissé.

Les résultats officiels du second tour de l'élection présidentielle malienne sont tombés le 16 août en fin de matinée. Défaisant son rival, l'ancien ministre malien des Finances Soumaïla Cissé (32,83%), Ibrahim Boubacar Keïta a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans avec 67,17% des voix, selon le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf.

Le taux de participation au scrutin du 12 août a été de 34,54%, d'après le ministre, soit moins qu'au premier (42,7%).

Le second tour s'est déroulé dans un climat plus apaisé que le premier, mais des violences ont néanmoins été signalées dans plusieurs localités du centre et du nord du pays. Ainsi, au sud-ouest de Tombouctou, dans le village d'Akordiai, le président du bureau de vote a été tué par balles par des hommes armés, selon des sources locales et sécuritaires citées par l'AFP. 

En outre, l'opposition, qui avait contesté les résultats du premier tour du 29 juillet, a de nouveau accusé le pouvoir d'avoir organisé des opérations de fraude, lors du second.

Ce 16 août, après la publication des résultats officiels, un proche de Soumaïla Cissé cité par l'AFP a déclaré que ceux-ci ne «ne reflèt[aient] pas la vérité des urnes». D'après cette même source, l'opposition va utiliser «tous les moyens démocratiques» pour contester les résultats.

Relancer l'accord de paix de 2015

Le président réélu entrera en fonction le 4 septembre, avec la lourde tâche de relancer l'accord de paix conclu en 2015 avec l'ancienne rébellion à dominante touareg. Sa mise en œuvre accumule les contretemps et n'a pas empêché les violences de se propager du nord vers le centre du pays ainsi que vers le Burkina Faso et le Niger voisins.

Le nord du pays était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire toujours en cours lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France. 

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