Réuni le 10 août au soir, le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à ce que soit mené une enquête «crédible et transparente» sur le raid aérien attribué à la coalition arabe dirigée par Riyad, qui a fait au moins 51 morts dont 29 enfants le 9 août, dans le nord du Yémen.
La représentante permanente du Royaume-Uni à l'ONU, Karen Pierce, qui présidait le Conseil et s'exprimait en son nom, a fait part à des journalistes de sa «grande préoccupation» concernant cette attaque, à l'issue d'une réunion à huis clos. Mais la diplomate a précisé que le Conseil de sécurité n'avait pas ordonné le lancement d'une enquête séparée, confirmant ainsi compter sur l'investigation diligentée par Riyad. «[Le Conseil de sécurité de l'ONU] va maintenant discuter avec l'ONU et d'autres pour voir comment l'enquête peut avancer au mieux», a-t-elle ainsi fait valoir.
Une décision qui vient s'opposer à la volonté des Pays-Bas, qui avec la Bolivie, le Pérou, la Pologne ou encore la Suède, membres non permanents du Conseil, étaient à l'origine de cette réunion. «Nous avons vu les images des enfants qui sont morts», avait déclaré à la presse la représentante permanente-adjointe des Pays-Bas à l'ONU, Lise Gregoire-van Haaren quelques minutes avant la réunion. «Ce qui est crucial maintenant, c'est d'avoir une enquête crédible et indépendante», avait-elle ajouté, laissant clairement entendre que la décision de la coalition arabe de lancer une investigation était insuffisante.
La triste vérité est que l'on a donné aux Saoudiens l'opportunité d'enquêter eux-mêmes
Une déclaration qui faisait par ailleurs écho à la volonté du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui avait appelé dès le 9 août à une «enquête rapide et indépendante». Un espoir qui est donc resté vain, au grand dam de l'ONG Human Rights Watch (HRW) : «La triste vérité est que l'on a donné aux Saoudiens l'opportunité d'enquêter eux-mêmes et les résultats sont risibles.»
Le 9 août, des frappes aériennes ont provoqué la mort d'au moins 51 personnes à bord d'un bus sur un marché, blessant 77 personnes dont une majorité d'enfants. Un véritable carnage dont les images ont choqué le monde et que les rebelles houtis ont attribué à la coalition arabe. Cette dernière a reconnu avoir mené des frappes qu'elle a qualifié d'acte de guerre «légitime». Face à l'outrage et aux demandes de Moscou ou Washington, Riyad a ordonné «l'ouverture immédiate d'une enquête en vue d'évaluer les évènements, d'élucider leurs circonstances».