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Pour Boris Johnson, les femmes qui portent le voile intégral ressemblent à des «boîtes aux lettres»

L’ex-ministre britannique des Affaires étrangères est une fois de plus au cœur de la controverse. Ses détracteurs l'accusent d'islamophobie dans une chronique où il évoquait la décision du Danemark d'interdire le voile intégral dans l'espace public.

Adepte des déclarations polémiques, l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, est une nouvelle fois l’objet de vives critiques. Dans une chronique publiée le 5 aout dans le quotidien britannique The Telegraph, il a comparé les femmes qui revêtent le voile intégral à des «boîtes aux lettres» et à des «braqueurs de banque» alors qu'il commentait la récente décision prise par le Danemark d’interdire le voile intégral dans l’espace public.

S’il juge «oppressant» le voile intégral et ses différentes variantes, il a néanmoins estimé que la décision des autorités danoises était fortement préjudiciable : «Une interdiction totale donnerait un coup de pouce aux radicaux qui affirment qu'il y a un "choc des civilisations" entre l'islam et l'Occident…»

Et d'ajouter : «Comme un parent confronté à une adolescente rebelle déterminée à porter un percing à la langue, ou au nez, vous [les autorités danoises] courez le risque, par votre tentative brutale d'interdire ce que vous voyez comme un ornement peu attrayant, de renforcer simplement la résistance.» 

Sur Twitter, la chronique de Boris Johnson irrite ses détracteurs

Les commentaires de l’ancien chef de la diplomatie britannique ont provoqué une vague de réprobation.

Ainsi le député travailliste de Tottenham, David Lammy l'a qualifié de «Donald trump au rabais» attisant «les flammes de l'islamophobie».

De son côté, Mike Galsworthy, le co-fondateur du groupe de Scientists for EU (une organisation anti-Brexit), l'a accusé «de jouer cyniquement [la carte de l'islamophobie] devant [les partisans] de Tommy Robinson», cofondateur et ex-porte-parole de l'English Defence League, mouvement identitaire britannique souvent classé à l'extrême droite.  

Même tonalité du côté de Miqdaad Versi, secrétaire général de l'organe religieux Council Muslim. Celui-ci a pour sa part déploré que le Telegraph puisse publier «un langage répugnant». 

En profond désaccord avec Theresa May sur le devenir de la relation entre le Royaume-Uni et l'Union européenne à l'issue du Brexit, le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson avait démissionné de ses fonctions ce 9 juillet.

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