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La solidarité internationale avec Ahed Tamimi repose sur du racisme, selon sa mère

La mère d’Ahed Tamimi a estimé que l’élan de solidarité internationale envers sa fille à l’issue de son arrestation reposait sur un fondement raciste. Selon elle, son apparence physique a contribué à braquer les objectifs des médias sur son histoire.

Au cours d’une interview accordée à l’agence de presse turque Anadolu, la mère d’Ahed Tamimi, jeune icône de la résistance palestinienne face à l’occupation israélienne fraîchement libérée, est revenue sur la médiatisation de l’arrestation de sa fille par l'armée israélienne et les messages de solidarité qui ont afflué.  

De nombreux enfants palestiniens sont dans la situation d'Ahed [Tamimi] mais n’ont pas reçu le même traitement 

Pour elle, l'apparence physique de sa fille a contribué à donner une portée internationale à cette affaire et, dans ce sillage, à la souffrance des Palestiniens : «Franchement, c’est probablement l’aspect d'Ahed [Tamimi] qui a suscité cette solidarité mondiale et cela est raciste […]. Car de nombreux enfants palestiniens sont dans la situation d'Ahed [Tamimi] mais ils n’ont pas reçu le même traitement [de faveur].» 

«Le monde a montré plus de solidarité parce qu'elle ressemble à leurs enfants, mais tous les enfants palestiniens sont des Ahed Tamimi», a-t-elle ajouté, en faisant référence à un article publié dans le journal israélien Haaretz dans lequel un journaliste formulait cette explication.   

Et de conclure : «Il y a des milliers d'histoires auxquelles les médias doivent prêter attention [afin de] mettre en lumière tous les crimes de l'occupation [israélienne], car il faut considérer l'occupation comme un crime de guerre et il faut prendre des mesures légales à cet effet.»

Ahed Tamimi est sortie de prison le 29 juillet, au terme de huit mois de détention, après avoir giflé deux soldats israéliens. La jeune fille de 17 ans a été transférée depuis la prison Sharon en Israël jusqu'à la Cisjordanie occupée où elle habite avec sa famille.

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