«Aujourd'hui on a essayé de m'assassiner», a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro lors d'une intervention radio-télévisée, le 4 août, ajoutant : «Un objet volant a explosé devant moi, une grande explosion.» Selon lui, «une seconde explosion» a ensuite eu lieu. Le chef d'Etat a mis en cause «l'extrême droite vénézuélienne, en alliance avec l'extrême droite colombienne» et déclaré que «le nom [du président colombien] Juan Manuel Santos [était] derrière cet attentat».
J'espère que le président Donald Trump est disposé à combattre les groupes terroristes
Nicolas Maduro a en outre accusé des personnes vivant selon lui aux Etats-Unis. «Les premières investigations nous indiquent que plusieurs des commanditaires [de l'attentat] vivent aux Etats-Unis, dans l'Etat de Floride», a-t-il déclaré, ajoutant : «J'espère que le président Donald Trump est disposé à combattre les groupes terroristes».
Le ministre vénézuélien de la Communication Jorge Rodriguez a de son côté expliqué que Nicolas Maduro avait réchappé à un attentat commis à l'aide de drones chargés d'explosifs, alors qu'il prononçait un discours lors d'une cérémonie militaire dans le centre de Caracas.
Sept militaires ont été blessés et hospitalisés à la suite de l'attaque, selon le ministre.
A Bogota, le gouvernement colombien a catégoriquement rejeté l'accusation de Nicolas Maduro, la qualifiant d'«absurde».
En outre, un mystérieux groupe rebelle se faisant appeler «Mouvement national des soldats en chemise», qui serait composé de civils et de militaires, a revendiqué l'action dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, invoquant notamment l'état de «famine» de la population, la pénurie de médicaments et l'«endoctrinement» communiste du système éducatif.
«Abrite-toi !»
Les Vénézuliens ont pu voir Nicolas Maduro, en direct à la télévision publique, interrompre son discours. En pleine allocution, après une détonation, le président, son épouse Cilia Flores et les hauts gradés qui les entouraient sur une estrade ont regardé vers le ciel, l'air surpris et inquiet. «Abrite-toi, abrite-toi !», lance alors un membre de l'escorte présidentielle à Nicolas Maduro, qui répond : «Allons à droite !».
Après quoi la caméra a montré plusieurs centaines de soldats en train de rompre soudainement les rangs et se mettre à courir sur l'avenue où se déroulait l'événement, dans une certaine confusion. La télévision d'Etat a ensuite coupé la retransmission.
Des photos diffusées ultérieurement sur internet montrent des soldats escortant le président en le protégeant à l'aide de boucliers et un militaire la tête ensanglantée.
Selon le ministre de la Communication, «une charge explosive [...] a détoné à proximité de l'estrade présidentielle» et d'autres charges ont explosé en plusieurs endroits de la parade militaire. «[Nicolas Maduro] en est sorti complètement indemne», a tenu à rassurer le ministre.