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Syrie : Moscou accuse Washington d'avoir laissé fuiter une lettre confidentielle

Alors que Reuters a rendu public un échange confidentiel entre Moscou et Washington, la Russie a accusé les Etats-Unis d'avoir permis la fuite de ce document envoyé par le chef d'état-major russe à son homologue américain.

Dans un communiqué du 4 août, le ministère russe de la Défense a pointé du doigt la responsabilité américaine dans la fuite d'une lettre confidentielle qui contenait des propositions de coopération américano-russe en Syrie.

Nous espérons que la partie américaine pourra prendre des mesures nécessaires pour empêcher à l'avenir toute violation des accords mutuels

La défense russe s'est dit déçue «par l'incapacité de la partie américaine à respecter les accords sur la publication du contenu de nos contacts imposant l'approbation des deux parties». Le communiqué précise : «Nous espérons que la partie américaine pourra prendre des mesures nécessaires pour empêcher à l'avenir toute violation des accords mutuels.»

De fait, après avoir eu accès au mémo confidentiel, Reuters a rapporté le 3 août que Moscou s'était servi de son «canal de communication confidentiel» avec le Pentagone pour proposer aux Américains de coopérer afin d'assurer la «reconstruction de la Syrie et le retour des réfugiés».

Le ministère russe de la Défense a confirmé l'envoi d'une lettre en juillet par le général Valéry Guerassimov, chef d'état-major russe, au général Joseph Dunford, chef de l'état-major des armées américain.

Le communiqué du ministère russe de la Défense explique que le document mentionnait des mesures prises par Moscou et Damas afin de stabiliser la situation en Syrie, notamment en assurant la sécurité des réfugiés installés dans le camp jordanien de Rukban, aux abords de la base militaire américaine d'Al-Tanf (située dans le sud de la Syrie), et à «créer des conditions nécessaires pour leur retour chez eux».

Le communiqué précise par ailleurs que la Russie a proposé une coordination des opérations relatives au déminage humanitaire, notamment à Raqqa, ex-fief de Daesh, dans le nord de la Syrie.

Selon ses propos rapportés par l'agence de presse russe TASS le 3 août, le chef du centre de réconciliation de la Russie en Syrie a fait savoir qu'environ 890 000 citoyens syriens pourraient retourner dans leur pays au cours des mois à venir, affirmant qu'une dizaine de points de passage étaient déjà ouverts en Syrie.

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