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Présence russe en Centrafrique : Moscou dénonce une «déformation» dans les médias occidentaux

L'assassinat de trois journalistes russes en Centrafrique a été présenté dans les médias comme un signe de la présence de la Russie en Afrique. Le ministère russe des Affaires étrangères rappelle que le pays agit dans le cadre du droit international.

Trois Russes qui portaient sur eux des cartes de presse ont été assassinés dans la nuit du 30 au 31 juillet près de Sibut, en Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres et les moins sûrs au monde. Cependant l'affaire a attiré l'attention des agences de presse occidentales, en raison du fait que les journalistes enquêtaient sur la présence militaire de la Russie dans ce pays. 

Cocktail sulfureux, ils enquêtaient, selon l'AFP, sur les activités dans ce pays du groupe Wagner, une société militaire privée russe, pour le Centre de gestion des investigations, un projet lancé par l'opposant russe en exil Mikhaïl Khodorkovsky. «La Russie apporte son aide à ce pays, conformément aux objectifs de la communauté internationale en terme de mise en œuvre du droit [international]», a souligné ce 3 août la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, faisant ainsi référence au déploiement dans le pays de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la Centrafrique (Minusca). «Nous ne comprenons pas les raisons d'une telle déformation, flagrante, de l'information», a-t-elle ajouté.

D'après Moscou, un total de 175 experts militaires russes, dont cinq instructeurs, sont présents en Centrafrique, à la demande de la présidence centrafricaine, dépassée par les agissements de nombreux groupes armés. «Les spécialistes militaires russes ne participent pas aux combats, ils ne s'occupent que de formation», a précisé ce même jour Maria Zakharova. «Avec l'assistance des spécialistes russes, quelque 600 militaires africains ont été formés et plusieurs d'entre eux ont déjà commencé à remplir la mission visant à lutter contre les groupes militaires illégaux et protéger la population civile», a-t-elle précisé.

Les corps d'Orkhan Djemal, Alexandre Rastorgouïev et Kirill Radtchenko ont été retrouvés morts le 31 juillet en Centrafrique devant une base de la Minusca. Le Comité d'enquête de Russie a ouvert une enquête pénale.

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