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Afrique du Sud : changer la Constitution pour accélérer l'expropriation des terres sans compensation

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa poursuit son entreprise d'expropriation des terres arables afin de les réattribuer aux populations noires. Dans une adresse télévisée, il a annoncé que la Constitution serait modifiée en ce sens.

Lors d'une allocution télévisée ce 31 juillet, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé que son parti allait chercher à modifier la Constitution pour accélérer l'expropriation sans compensation des terres arables et leur redistribution en faveur de la population noire et défavorisée du pays : «L'ANC [Congrès national africain, parti au pouvoir] va finaliser, via le processus parlementaire, une proposition d'amendement à la Constitution qui décrit de façon plus claire les conditions dans lesquelles l'expropriation des terres sans dédommagement peut être effectuée.»

Le président a également assuré : «Il est devenu évident que notre peuple veut que la Constitution soit plus explicite à propos de l'expropriation des terres sans dédommagement.» 

Le 20 février, dans son discours sur l'état de l'Union, Cyril Ramaphosa avait promis de saisir les terres arables détenues par les fermiers blancs depuis le 17e siècle afin qu'elles soient réattribuées à des fermiers noirs. Il avait ainsi affirmé vouloir «soigner les divisions du passé, pour établir une société basée sur des valeurs démocratiques, la justice sociale et les droits de l'homme».

Les opposants à cette modification de la Constitution font valoir qu'une mesure similaire entreprise au Zimbabwe voisin dans les années 1990-2000 avait provoqué une grave crise de production agricole. Le président sud-africain, issu du monde des affaires et ancien proche de Nelson Mandela, estime pour sa part que ce changement pourrait «débloquer la croissance économique».

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