La France a fixé le 25 juillet ses lignes rouges au lendemain de la rencontre entre le président américain Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour désamorcer la crise commerciale, rejetant d'emblée un accord commercial global.
«La France a toujours dit qu'il fallait éviter une guerre commerciale parce qu'elle ne ferait que des perdants», a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire, dans une brève réaction au lendemain de la rencontre à Washington entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker.
«Il est donc bien de revenir au dialogue avec les Américains sur les questions commerciales», s'est-il félicité, mais en exigeant rapidement des «clarifications» sur les accords conclus par le président américain et celui de la Commission européenne à Washington.
«Une bonne discussion commerciale ne peut se faire que sur des bases claires et ne peut pas être conduite sous la pression», a souligné Bruno Le Maire, dont le ton contraste avec celui de Berlin, qui s'est félicité du résultat «constructif» de la réunion. En premier lieu, le ministre a rejeté la possibilité d'un accord commercial global entre les Etats-Unis et l'UE, comme l'avait évoqué le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin le 22 juillet à l'issue de la réunion du G20 Finances de Buenos Aires.
L'agriculture ne doit pas être à l'ordre du jour, averti Le Maire
«Nous ne voulons pas entrer sur la négociation d'un grand accord dont nous avons vu les limites avec le TTIP», l'accord dont les discussions entre Bruxelles et l’administration de Barack Obama avaient échoué il y a deux ans, a-t-il prévenu.
Bruno Le Maire a exigé également que l'agriculture «reste en dehors du champ des discussions», assurant que «l'Europe ne transigera pas avec ces normes.» «Nous avons des normes sanitaires, alimentaires et environnementales élevées et des règles de production auxquelles nous sommes attachés parce qu'elles garantissent la protection et la sécurité de nos consommateurs», a-t-il rappelé.
Enfin, le ministre a demandé que «l'accès aux marchés publics américains fasse partie des discussions», considérant qu'ils sont aujourd'hui «largement fermés» aux entreprises européennes. «Chaque partie, les Américains comme les Européens, doit trouver son compte dans cette discussion», a-t-il enfin assuré.