Le Premièr ministre britannique Theresa May a repris le 24 juillet les commandes des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE), jusqu'ici aux mains du ministre du Brexit, un changement destiné à gagner en «efficacité» alors que le divorce se rapproche à grands pas. Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d'ici à octobre pour organiser le Brexit, prévu le 29 mars 2019, et jeter les bases de leurs relations futures. Mais les Européens s'inquiètent de l'état des discussions et des remises en cause constantes dans son pays de la stratégie du Premier ministre britannique.
«Il est essentiel que le gouvernement s'organise de la manière la plus efficace possible pour permettre au Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne», a expliqué Theresa Maydans une déclaration écrite au Parlement. Et de poursuivre plus loin : «A cette fin, j'apporte quelques modifications dans la répartition des fonctions [au sein du gouvernement britannique].»
Il est essentiel que le gouvernement s'organise de la manière la plus efficace pour permettre au Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne
«Je conduirai les négociations avec l'Union européenne, le secrétariat d'État chargé de la sortie de l'UE me secondera», a-t-elle enfin précisé. Concrètement, cette nouvelle répartition des compétences déleste le DeXEU d'une grande partie de ses responsabilités au profit de l'«Europe Unit», un service de l'exécutif dirigé par le conseiller de Theresa May pour l'UE, Olly Robbins, et placé directement sous les ordres du Premier ministre.
Ce changement constitue une nette rupture avec la manière dont fonctionnait l'exécutif britannique. Il y a encore quelques semaines, le ministère du Brexit était alors dirigé par David Davis, un partisan d'une sortie de l'UE sans concession qui n'hésitait pas à s'opposer à Theresa May sur le contenu des négociations avec Bruxelles. David Davis a fini par claquer la porte du gouvernement début juillet, de même que le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, également défenseur d'un Brexit dur, les deux hommes dénonçant d'une même voix la volonté de Theresa May de maintenir des liens commerciaux étroits, et des «règles communes», avec l'UE à 27.
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