Le président iranien Hassan Rohani a mis en garde Washington contre toute décision belliqueuse en déclarant le 22 juillet qu'une «guerre avec l'Iran serait la mère de toutes les guerres». Le président américain Donald Trump a réagi avec virulence. Le locataire de la Maison Blanche a en effet rejeté ce qui constitue, selon lui, une menace contre les Etats-Unis. Dans un tweet écrit dans la nuit du 23 juillet, entièrement en majuscules, dans lequel il s'adresse nommément au président iranien, Donald Trump a écrit : «Ne menacez plus jamais les Etats-Unis ou vous allez subir des conséquences telles que peu au cours de l'histoire en ont connues auparavant. Nous ne sommes plus un pays qui supporte vos paroles démentes de violence et de mort. Faites attention !»
Les relations déjà tendues entre Washington et Téhéran se sont aggravées après la décision américaine de sortir de l'accord international sur le nucléaire iranien. Le président américain a en outre apporté son soutien, depuis son accès à la Maison Blanche, à des manifestations anti-gouvernementales en Iran et a laissé entendre qu'il souhaitait un changement de régime à Téhéran.
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Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a d'ailleurs annoncé le 22 juillet que les Etats-Unis lanceraient une nouvelle chaîne multimédia en farsi diffusée sept jours sur sept et 24h sur 24 et qui soutiendrait ce qu'il a décrit comme «la voix longtemps ignorée du peuple iranien». Mike Pompeo a réaffirmé vouloir «que le régime change de manière significative son comportement, à la fois à l'intérieur de l'Iran et sur la scène mondiale». «Les Etats-Unis vous entendent, les Etats-Unis vous soutiennent, les Etats-Unis sont à vos côtés», a-t-il ajouté à l'intention des manifestants, qui, selon lui, descendent dans la rue comme cela n'avait jamais été le cas depuis la Révolution islamique de 1979.
#StopMeddlingInIran
A la suite de ces déclarations de Mike Pompeo et du tweet de Donald Trump, le hashtag #StopMeddlingInIran («Stop à l'ingérence en Iran») s'est rapidement propagé sur Twitter, employés par des internautes rejetant toute ingérence américaine en Iran.
Un utilisateur de Twitter a par exemple publié une photographie de manifestants iraniens, brandissant des portraits de Hassan Rohani accompagnés de ce commentaire : «Mon Iran n'est pas à vendre.»
Entre autres tweets, un autre internaute a également publié une photographie d'âne, accompagnée du message : «Ferme-la Pompeo, ferme-la Trump.»
Les Etats-Unis ont intensifié leurs efforts pour chasser l'Iran, quatrième producteur mondial de pétrole, du marché pétrolier mondial en menaçant ses alliés européens de sanctions s'ils ne interrompaient pas toutes leurs importations de pétrole iranien avant le 4 novembre. Mike Pompeo a réitéré le 22 juillet la menace, déclarant que les Etats-Unis étaient actuellement en pourparlers avec les partenaires de l'Iran «pour obtenir des importations aussi proches de zéro que possible» dans les délais impartis.
Le président des Etats-Unis a décidé début mai le retrait unilatéral de son pays de l'accord historique sur le nucléaire signé à Vienne en 2015. Les autres pays signataires, dont la France, ont condamné cette décision et assuré qu'ils restaient fortement attachés à l'accord. «Chaque fois que l'Europe a cherché un accord avec nous, la Maison Blanche a semé la discorde», a déploré Hassan Rohani à ce propos.