Au moins deux adolescents palestiniens ont été tués et une quinzaine d'autres blessés dans une des frappes aériennes israéliennes menées le 14 juillet dans la bande de Gaza. Un bilan encore provisoire après des bombardements d'une très grande intensité tout au long de la journée. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déclaré que l'armée avait infligé au Hamas son «coup le plus dur» depuis la guerre de 2014, faisant allusion à l'offensive israélienne de l'été 2014 dans la bande de Gaza et qui avait fait plus de 2 200 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 côté israélien, en majorité des soldats.
Dans un tweet, l'activiste palestinien Adham Abu Salmiya a posté des photos du «raid israélien qui a eu lieu à l'ouest de la ville de Gaza, qui a entraîné la mort de deux enfants et en a blessé d'autres».
Une des frappes israéliennes qui a tué le 14 juillet deux adolescents palestiniens de 15 et 16 ans visait un immeuble dans l'ouest de la ville de Gaza, selon le ministère de la Santé dans l'enclave palestinienne. Les deux jeunes se trouvaient dans la rue, en bas de cet immeuble, vide au moment du raid, selon le ministère. L'armée israélienne a pour sa part expliqué dans un communiqué que ce bâtiment était utilisé à des fins militaires par le Hamas.
Dans ce tweet vidéo, un journaliste d'AJ+ a filmé en direct «le moment où une attaque aérienne israélienne a frappé le bâtiment al-katiba dans une zone densément peuplée du centre-ville de Gaza, tuant deux enfants et blessant des douzaines d'autres».
«Le Hamas a dépassé la limite avec sa soi-disant "Marche du retour" qui consiste dans les faits en des actes de violence, des attaques contre la clôture de sécurité, des tirs de roquettes contre le territoire israélien et des lancements de ballons et cerfs-volants incendiaires», a déclaré Jonathan Conricus, porte-parole de l'armée israélienne, lors d'une téléconférence avec des journalistes en milieu d'après-midi.
Depuis le 30 mars, la frontière entre la bande de Gaza et Israël est le théâtre de manifestations, chaque vendredi, contre le blocus draconien imposé par Israël à l'enclave palestinienne et pour le «droit au retour» des Palestiniens chassés de leurs terres ou qui ont fui à la création d'Israël en 1948. La répression de ces manifestations a provoqué la mort de 141 Palestiniens, tués par des tirs israéliens et plus de 4 000 blessés par balle. Aucun Israélien n'a été tué.
Accusée d'usage excessif de la force, notamment par l'ONU, l'armée israélienne dit tirer en dernier recours pour protéger ses frontières et accuse le Hamas de se servir du mouvement de protestation pour couvrir des attaques et des tentatives d'infiltration. S'inscrivant en faux face à cette excuse, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté le 13 juin à une forte majorité une résolution condamnant Israël pour les violences meurtrières à Gaza et rejeté un texte présenté par les Etats-Unis condamnant le Hamas pour ces mêmes violences.
Par ailleurs, les autorités israéliennes ont fermé le principal point de passage de marchandises de Kerem Shalom, en début de semaine, coupant les vivres à la population et rendant les conditions de vie des Palestiniens de Gaza toujours plus difficiles. Cette décision est critiquée par la gauche israélienne.
Tirs de roquettes en riposte et rumeurs de cessez-le-feu
Trois Israéliens ont été blessés par une roquette qui s'est abattue le 14 juillet en fin d'après-midi sur le toit d'une maison à Sdérot (sud), localité israélienne limitrophe de la bande de Gaza, ont indiqué les services d'urgence israéliens. Dès l'aube et toute la journée, le Hamas a procédé au tir d'au moins une centaine de roquettes et d'obus de mortier vers le sud d'Israël depuis la bande de Gaza. Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a revendiqué ces tirs vers Israël en expliquant dans un communiqué qu'il s'agissait d'une «réponse immédiate de la résistance» aux raids nocturnes israéliens.
Les attaques aériennes ont cessé dans la soirée et, selon l'agence Reuters, Israël et les groupes armés de Gaza ont convenu d'un cessez-le-feu via une médiation égyptienne et onusienne pour mettre fin aux violences transfrontalières, d'après un responsable palestinien. «Les efforts égyptiens et internationaux ont réussi à mettre fin à l'actuelle escalade», a déclaré à Reuters le responsable palestinien, qui connaît bien les pourparlers, sous couvert d'anonymat. En revanche, un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a refusé de confirmer cette information.