L'Inde se considère comme un pays souverain et tient à le faire savoir. La ministre indienne de la Défense, Nirmala Sitharaman, a déclaré à plusieurs journalistes venus l'écouter dans son bureau de New Delhi, que les sanctions prises unilatéralement par les Etats-Unis contre la Russie relevaient «du droit américain et non du droit des Nations unies».
En l'occurrence, les sanctions américaines, qui prévoient de s'en prendre aux Etats engageant des dépenses auprès de compagnies d'armement russes, pourraient menacer le contrat en passe d'être passé entre Moscou et New Delhi pour une valeur de 4,87 milliards d'euros. L'Inde a en effet fait l'acquisition de cinq S-400.
«Notre relation de défense avec la Russie remonte à plusieurs décennies», a rappelé Nirmala Sitharaman pour justifier l'attachement de l'Inde à ce contrat qui est en phase de finalisation. Il devrait être symboliquement ratifié lors d'un sommet à l'occasion duquel se rencontreront le Premier ministre indien Narendra Modi et le président russe Vladimir Poutine en octobre en Inde.
Le système anti-aérien S-400 est le plus avancé de ceux que la Russie exporte. Il est capable d'atteindre des objectifs situés jusqu'à 400 kilomètres et des missiles balistiques jusqu'à 60 kilomètres. L'Inde n'est pas le seul pays intéressé par les S-400 : la Turquie fait également l'objet de pressions de la part des Etats-Unis. Le Sénat des Etats-Unis a approuvé à la fin du mois de juin une modification du budget de la Défense pour 2019 qui prévoyait la cessation de la participation de la Turquie au programme de production du chasseur américain F-35. Néanmoins, les deux premiers chasseurs ont déjà été remis à Ankara.