Les sénateurs irlandais ont voté ce 11 juillet l'interdiction des importations de biens et services en provenance de colonies à travers le monde, dont les colonies israéliennes implantées dans les territoires palestiniens. La proposition de loi, votée par 25 sénateurs, contre 20, veut pouvoir engager des poursuites contre toute entité violant cette interdiction.
Le texte présenté par une sénatrice indépendante, Frances Black, a reçu le soutien de tous les partis irlandais, à l'exception du Fine Gael au pouvoir. Il doit toutefois encore être examiné par un comité parlementaire, avant d'être éventuellement soumis au vote des députés irlandais.
Le secrétaire général de l'Organisation de libération de Palestine (OLP) Saëb Erekat a salué un vote «historique». «[C'est un] geste courageux [qui] envoie un message clair à la communauté internationale et en particulier au reste de l'Union européenne : parler d'une solution à deux Etats n'est pas suffisant sans mesures concrètes», a-t-il ajouté.
Une initiative de boycott d'Israël populiste, dangereuse et extrémiste
Israël a réagi en condamnant ce vote qui vient soutenir une «initiative de boycott d'Israël populiste, dangereuse et extrémiste». Dans un communiqué cité par l'AFP, le ministère israélien des Affaires étrangères affirme en outre envisager «une réponse». Le porte-parole du ministère, Emmanuel Nahshon, a de plus fait savoir que l'ambassadeur d'Irlande en Israël, Alison Kelly, était convoqué au ministère le 12 juillet. La diplomate irlandaise avait déjà été convoquée en janvier pour fournir des clarifications sur le texte, dont l'examen avait finalement été repoussé.
La décision du sénat irlandais est de nature à encourager les partisans du mouvement BDS (boycott, désinvestissement, sanctions), qui se targue périodiquement de succès symboliques, comme le refus de certains artistes de se produire en Israël, ce qui provoque un grand retentissement médiatique. Pour sa part, le patronat israélien minimise l'impact économique réel de ces appels au boycott. Néanmoins, Alison Kelly avait déjà souligné, en janvier, que le projet de loi n'était «pas une initiative du mouvement BDS».
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