La jeune danseuse iranienne Maedeh Hojabri a été arrêtée pour avoir posté une vidéo sur Instagram dans laquelle elle ondulait dans sa chambre. Depuis, les internautes du pays prennent la défense de la jeune fille. Des Iraniennes ont ainsi posté à leur tour des vidéos dans lesquelles elles se déhanchent, accompagnées du hashtag correspondant à «danser n’est pas un crime».
Elle était apparue dans une courte vidéo en tenue moulante laissant son ventre nu, dans laquelle elle se déhanchait face à la caméra. Forte de ses 600 000 followers (son compte a depuis été désactivé), elle postait des vidéos ou des photos qui lui attiraient les compliments de milliers d'admirateurs. Les lois de la République islamique d'Iran interdisant cependant aux femmes de danser devant des hommes hors du cadre familial, elle a été arrêtée. Selon une vidéo non authentifiée, Maedeh Hojabri aurait été contrainte d’apparaître à la télévision le 6 juillet pour s'excuser.
«Je n’essayais pas d'attirer l’attention», a-t-elle plaidé entre deux sanglots. «J'ai des followers et ces vidéos étaient pour eux. Je n’avais pas l’intention de les encourager à faire de même. Je n’ai pas été aidée d’une équipe, je n’ai pas été entraînée par quelqu’un pour faire cela, je fais juste de la gymnastique», a-t-elle poursuivi. La jeune fille aurait depuis été libérée sous caution.
Tous Hojabri : Iraniennes et Iraniens dansent pour la jeune fille
Une forte de vague de soutien populaire s'est levée pour cette jeune fille. L'une des femmes emprisonnées pour avoir dansé sur le clip de Happy de Pharrel Williams en 2014 s’est manifestée sur Twitter. «Vous m’avez arrêtée parce que j’étais heureuse #Happy (heureuse). Maintenant vous arrêtez Maedeh Hojabri, et elle n’a que 18 ans. Que ferez vous à la génération d’après !», s'est-elle demandée.
En Iran, l'une des plus grandes activistes contre le port du voile en public, Masih Alinejad, a créé le hashtag correspondant à «danser n'est pas un crime».
De nombreux autres internautes ont également posté des vidéos pour témoigner leur solidarité.
En avril 2018, la vidéo de jeunes dansant dans un centre commercial du secteur de Mashhad avait conduit à l'arrestation d'un responsable politique de la ville. En 2014, trois femmes non voilées et trois hommes avaient été arrêtés pour s'être déhanchés sur la chanson Happy de Pharrell Williams. Ils avaient été condamnés à de la prison avec sursis et jusqu'à 91 coups de fouet.