L'Union européenne s'est entendue ce 26 juin à Luxembourg pour ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Albanie et l'ex-République yougoslave de Macédoine en juin 2019, mais cette décision est assortie de nombreuses conditions, ainsi que l'a précisé la présidence bulgare de l'UE.
«Les Etats membres ont exposé le chemin à parcourir vers l'ouverture des négociations pour l'adhésion de l'ancienne République yougoslave de Macédoine et de l'Albanie en juin 2019», a fait savoir la diplomatie bulgare sur Twitter. De son côté, le ministre autrichien Gernot Blümel a expliqué qu'il avait été demandé à la Commission de préparer le terrain pour l'ouverture des négociations d'adhésion en 2019. «Mais bien sûr certaines conditions devront être respectées», a-t-il toutefois ajouté.
La décision a été adoptée par les ministres chargés des Affaires européennes au cours d'une réunion très tendue du fait des réserves émises par la France et les Pays-Bas, selon deux sources européennes. L'accord a été négocié par le chef de la diplomatie du Luxembourg Jean Asselborn. «Cela a été une naissance difficile», a concédé sur Twitter le ministre allemand Michael Roth.
Les négociations d'adhésion pourront commencer en juin 2019, après les élections européennes, si les deux candidats continuent d'enregistrer des progrès sur les réformes réclamées par l'UE, notamment dans la lutte contre le crime organisé et la corruption pour l'Albanie. La décision devra être prise par les ministres des Affaires étrangères sur la base d'un rapport d'évaluation des progrès réalisé par la Commission européenne.
L'ouverture formelle des négociations sera entérinée à la fin de l'année 2019 par une conférence intergouvernementale, selon l'AFP.
L'accord conclu avec la Grèce sur le nom de Macédoine du Nord pour l'ancienne République yougoslave a pesé positivement pour débloquer les réserves des Etats les plus réticents, a-t-on expliqué de source diplomatique. L'accord sur le nom doit toutefois encore être soumis à un référendum à l'issue incertaine. La droite nationaliste macédonienne a appelé à voter «non». L'issue de ce référendum sera déterminant pour l'ouverture des négociations d'adhésion avec l'UE et le processus d'intégration au sein de l'Otan.
Si le gouvernement macédonien échoue à faire passer la révision constitutionnelle, «l'invitation de l'Otan est annulée et les négociations avec l'UE ne bougent pas», a prévenu le Premier ministre grec Alexis Tsipras.