L'Italie a annoncé le 21 juin qu'elle plaçait sous séquestre deux navires de l'ONG allemande Lifeline affrétés pour venir en aide aux migrants en mer Méditerranée : le Seefuchs et le Lifeline. Il s'agissait de vérifier la conformité des pavillons que battaient chacun de ses bateaux. Depuis lors, le Lifeline, qui attend dans les eaux internationales de trouver un port pour accoster avec quelque 224 migrants à son bord, a été refoulé par Malte, l'Allemagne, les Pays-Bas, et l'Italie, d'après une déclaration d'Axel Steier, représentant de l'ONG qui a accordé une interview à RTL le 25 juin, tandis que l'Espagne ne leur aurait pas fourni de réponse. L'association songe, par conséquent, se tourner vers la France.
Aujourd'hui nous allons demander directement à la France de nous accueillir et si on n'a pas de réponse, on quittera Malte pour aller vers le Nord, vers l'Espagne ou la France
Sur le devenir du navire, le porte-parole de l'association précise : «Aujourd'hui nous allons demander directement à la France de nous accueillir et si on n'a pas de réponse, on quittera Malte pour aller vers le Nord, vers l'Espagne ou la France.»
Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, s'est pour sa part montré très ferme et a prévenu : «Les ports italiens sont et seront fermés à ceux qui aident les trafiquants d’être humains». A propos des ONG qui pratiquent le sauvetage de migrants en mer, il a ajouté : «Laissez les autorités libyennes faire leur travail de secours, de récupération et de rapatriement [des migrants] vers leur pays, comme elles l’ont fait depuis quelque temps, sans que les navires des ONG avides ne les gênent ou causent des troubles.»
On leur joue de la musique, on fait ce qu'on peut pour tenter de les calmer, mais ce n'est pas facile
Le spectre de l'Aquarius flotte dans l'air, seulement deux semaines après que ce navire avec plus de 600 migrants à bord a été refusé par de nombreux pays d'Europe, avant d'être accepté par l'Espagne. A bord du Lifeline, déjà qualifié de «bateau fantôme» par Matteo Salvini, la tension devient palpable à en croire les propos d'Alex Steier : «Ce matin, sur le bateau, il n'y a pas d'urgence médicale mais psychologiquement c'est dur... Les gens ont peur d'être refoulés [...] On leur joue de la musique, on fait ce qu'on peut pour tenter de les calmer, mais ce n'est pas facile.»
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