C'était une décision dont l'administration Trump n'avait pas fait mystère au terme de la rencontre entre le président américain et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un : les sanctions américaines contre Pyongyang ont effectivement été prolongées d'un an ce 22 juin.
«Les actions et décisions du gouvernement nord-coréen, y compris la poursuite de son programme nucléaire et de missiles [...] continuent de constituer une menace inhabituelle et extraordinaire pour les Etats-Unis», a ainsi déclaré la Maison-Blanche dans un communiqué.
A l'issue du sommet historique de Singapour, Donald Trump avait promis de mettre fin aux sanctions dès que Washington serait «sûr» que les armes nucléaires ne seraient plus un élément à prendre en considération. «Je suis impatient de les retirer», avait-il ajouté. Une position confirmé par son secrétaire d'Etat Mike Pompeo, qui avait lui aussi lié un éventuel allègement des sanctions à une dénucléarisation effective.
Trois exercices militaires avec Séoul «indéfiniment» suspendus
En parallèle de cette annonce, Washington a souhaité donner des gages à Pyongyang, respectant son engagement de tempérer ses exercices militaires avec la Corée du Sud. «Afin de soutenir la mise en œuvre des décisions du sommet de Singapour et en coordination avec notre allié de la République de Corée, le secrétaire [à la défense] James Mattis a suspendu indéfiniment certains exercices [militaires]», a déclaré la porte-parole du Pentagone, Dana White ce même 22 juin.
Figure parmi les trois exercices concernés, qui font partie d'un programme d'échange entre les marines américaine et sud-coréenne et devaient se tenir d'ici trois mois, le fameux «Ulchi Freedom Guardian» a expliqué Dana White, confirmant une information donnée quelques jours plus tôt par le ministre de la Défense sud-coréen. L'année dernière, 17 500 soldats américains et 50 000 côté sud-coréen avaient participé à ces manœuvres militaires, considérées par Pyongyang comme un «scénario de guerre agressif».
Signe des avancées diplomatiques majeures de ces dernières semaines, le ministre de la Défense sud-coréen a laissé entendre dans une interview à l'agence de presse Yonhap que les alliés étaient prêts à réduire davantage encore les opérations militaires dans la région, «tant que la Corée du Nord poursuivait dans le sens d'une coopération productive». Un sentiment auquel a fait écho la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, le 18 juin, assurant que les exercices militaires «seraient mis en pause» tant que la Corée du Nord continuerait d'agir de bonne foi.