Les négociations visant à préserver l'accord sur le nucléaire iranien (JCPOA, acronyme anglais de Joint Comprehensive Plan of Action) viennent-elles de prendre une nouvelle tournure ? Alors que, jusqu'à présent, Téhéran se refusait à revenir sur les termes de l'accord, martelant sa volonté de le préserver en l'état, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a déclaré dans une interview à Euronews le 21 juin que l'accord avait «perdu son équilibre» en raison du retrait américain.
«Si les Européens et les autres participants au JCPOA veulent rester dans l'accord, ils devraient compenser l'absence américaine et leurs nouvelles sanctions», a poursuivi Abbas Araghchi, soutenant que l'accord se trouvait actuellement «dans une unité de soins intensifs».
Une position qui se veut une réponse directe à la ligne adoptée par les Européens sur la question, et défendue par Emmanuel Macron. Soulignant l'unité de Paris, Londres, Berlin mais aussi de l'UE sur le sujet, le président français avait réaffirmé le 17 mai son souhait de négocier un accord plus large, mais en des termes bien différents de ceux voulus par Téhéran. Le président de la République souhaite en effet y inclure trois points majeurs : un accord sur le nucléaire après 2025, un accord sur les activités balistiques de Téhéran et un accord concernant la présence régionale de l'Iran.
Le JCPOA a été conclu en juillet 2015, après de longues négociations entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne, et l'Iran. Le 8 mai, le président américain Donald Trump a annoncé que Washington s'en retirait. L'Iran et les autres signataires essaient depuis de le sauvegarder, mais les positions de Téhéran et des Européens semblent de plus en plus s'éloigner.