L'aéroport yéménite de Hodeida, ville stratégique tenue par les rebelles Houthis, a été repris ce 19 juin par les forces pro-gouvernementales soutenues par la coalition menée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. «L'aéroport a été complètement "nettoyé" et il est sous le contrôle total des troupes pro-gouvernementales», a ainsi fait savoir Abdel Salam al Shehi, le commandant émirati des forces de la coalition au Yémen, dans une vidéo postée par l'agence officielle des Emirats, WAM.
Hodeida est une ville portuaire de 600 000 habitants située sur la mer Rouge, point d'entrée principal des importations et de l'aide humanitaire au Yémen. Une semaine d'offensive a été nécessaire pour reprendre ce port stratégique aux rebelles Houthis. Selon la coalition, Hodeida est également un point de départ pour des attaques rebelles contre des navires et l'endroit où l'Iran leur livrerait des armes.
L'aéroport a été complètement "nettoyé" et il est sous le contrôle total des troupes pro-gouvernementales
Les forces pro-gouvernementales yéménites avaient lancé leur offensive ce 13 juin sur Hodeida. Le même jour, une quinzaine d'organisations humanitaires, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme, avaient écrit une lettre au président français pour l'exhorter à faire pression sur les Saoudiens et les Emiratis au sujet de la situation humanitaire dramatique de la population de ce pays, alors qu'une conférence pour le Yémen doit se tenir le 27 juin à Paris sous le parrainage de l'Arabie saoudite.
La France présente militairement au Yémen ?
Dans son édition du 16 juin, Le Figaro révélait que des sources militaires françaises affirmaient que des forces spéciales françaises étaient présentes aux côtés des forces émiraties au Yémen. Un responsable émirati a par ailleurs affirmé que Paris s'était engagé à assister la coalition arabe dans l'opération de déminage du port d'Hodeida.
Dans un rapport de mars 2018, Amnesty International a mis en cause les livraisons d'armes françaises à l'Arabie saoudite, à l’origine, selon elle, de graves violations des droits de l'Homme dans le cadre de ce conflit. Selon un rapport parlementaire de 2017 sur les exportations d'armement de la France, le royaume wahhabite a en effet été le second client des fabricants d’armes français entre 2007 et 2016.
Depuis 2015, un conflit fait rage entre d'une part le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition menée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis et armée, notamment, par les Etats-Unis et le Royaume-Uni, et d'autre part les combattants rebelles Houthis, proches de l'Iran. La coalition est intervenue militairement au Yémen en 2015 pour restaurer le gouvernement qui avait été chassé de la capitale Sanaa par les rebelles. Le conflit a fait depuis près de 10 000 morts et plus de 55 000 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé.