Le ministre français des Affaires européennes, Nathalie Loiseau a annoncé le 14 juin sur Europe 1 qu'Emmanuel Macron et Giuseppe Conte avaient eu une «conversation cordiale» dans la nuit. «Nous souhaitons que Giuseppe Conte vienne», a-t-elle insisté, alors que Paris peine à rassembler des soutiens en vue du sommet européen qui se tiendra les 28 et 29 juin prochains et qui promet d'ores et déjà quelques achoppements avec Berlin. «On a besoin de se parler, avec l'Italie, c'est un grand partenaire, c'est un grand voisin», a ajouté Nathalie Loiseau.
Dans la foulée, par un communiqué de presse, Giuseppe Conte a confirmé qu'il rencontrerait bien Emmanuel Macron le 15 juin, signe de détente notable dans la crise en cours.
Les critiques émises par Paris à l'encontre de Rome au sujet de la gestion de la crise de l'Aquarius ne passent pourtant que difficilement pas en Italie. Le même jour, au micro de RTL, le ministre italien du Travail et du Développement économique Luigi Di Maio, s'était montré on ne peut plus ferme : «Tant que nous n'aurons pas reçu d'excuses, nous ne reculerons pas.» Il a en outre ajouté que «l'époque où l'on pensait pouvoir se jouer perpétuellement de l'Italie [était] révolue».
«Cela doit être clair pour l'avenir», avait martelé le vice-Président du Conseil issu du Mouvement 5 étoiles (M5S), alors que les tensions entre Paris et Rome se ravivent depuis qu'Emmanuel Macron a dénoncé «la part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien». Cette remarque avait déjà poussé le gouvernement italien à évoquer l'annulation d'une rencontre entre le chef du gouvernement Giuseppe Conte et le président français.
Cette annulation, encore hypothétique, avait toutefois été évoquée comme une décision actée par le ministre de l'Intérieur, issu de la Ligue, Matteo Salvini, qui estimait que Giuseppe Conte «fai[sait] bien de ne pas aller à Paris sans excuses officielles». L'ambassadeur de France en Italie, Christian Masset, avait auparavant été convoqué à Rome, illustrant les dissensions qui existent en Europe sur la gestion de la crise migratoire. Le ministre italien des Affaires étrangères lui avait fait savoir que les critiques françaises envers la politique migratoire italienne étaient «injustifiées» et compromettaient les relations entre la France et l'Italie.