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La droite française applaudit Matteo Salvini pour son refus d'accueillir des migrants

Après avoir refusé d'accueillir L'Aquarius, un navire ayant recueilli plus de 600 migrants en Méditerranée, le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini a reçu le soutien appuyé d'une partie des Républicains ou encore du Rassemblement national.

L'ancien allié de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, Nicolas Dupont-Aignan, a salué ce 11 mai le refus par l'Italie d'accueillir 629 migrants secourus en mer, un représentant des Républicains (LR) suggérant de son côté de «poser la question de l'immigration de masse» en France.

«Bravo [Matteo] Salvini !», a écrit dans un communiqué le président de Debout la France (DLF), en citant le nouveau ministre italien de l'Intérieur, qui s'était réjoui d'«avoir ouvert un front en Europe» sur la question migratoire.

Le député de l'Essonne a cependant regretté que l'Espagne décide d'accueillir ces migrants, qui «pourront venir en France comme ils le souhaitent» selon lui. «Madrid décide donc de poursuivre la politique folle de l'Union européenne consistant à favoriser l'arrivée des migrants puis à les répartir d'autorité à travers l'Europe malgré le refus des peuples», a-t-il déploré, alors que Rome s'estime laissée seule à la manœuvre dans la gestion de la crise migratoire sans aide ses partenaires en Europe.

«La seule politique raisonnable», selon le président de DLF, c'est de «fermer les ports de l'Europe, de renvoyer [les migrants] directement dans leur pays d'origine, et enfin [de] détruire les réseaux mafieux», mais aussi de «mettre fin aux accords de Schengen tout en renforçant le contrôle commun des frontières extérieures de l'UE».

Sur la même ligne, le porte-parole du Rassemblement national (RN, ex-FN) Julien Sanchez a déclaré dans la soirée sur Twitter : «On aurait pris la même décision que Salvini. Accueillir une immigration supplémentaire est irresponsable. On doit maîtriser nos frontières.» Les Républicains a pour leur part refusé d'adopter une position sur la décision de Rome, qui «appartient au gouvernement italien», selon Gilles Platret, porte-parole du parti.

«Mais cette décision pose une question de principe : avons-nous le courage ou pas de poser sur la table la question de l'immigration de masse ? Les Républicains répondent "oui"», a ajouté le représentant de LR.

Gilles Platret a refusé de dire s'il fallait que la France ouvre un de ses ports pour accueillir ces migrants. «On n'a pas aujourd'hui à vous donner la position de LR dès lors que le problème ne s'est pas posé à la République française», a-t-il affirmé.

«[La décision de Rome soulève] la question de l'immigration qui crispe l'ensemble des pays européens, et qu'aujourd'hui il va falloir traiter, sans crainte de toucher à des sujets qui sont encore parfois tabous, pour éviter qu'on en arrive à de telles situations», a renchéri Lydia Guirous, autre porte-parole de LR.

L'Espagne a annoncé qu'elle allait accueillir le navire transportant les 629 migrants secourus en mer, dont le sort était l'enjeu d'un bras de fer entre Malte et l'Italie, qui refusaient d'ouvrir leurs ports au navire les transportant malgré les appels en ce sens de l'ONU et de Bruxelles.