Pour tenter de contrer les sanctions américaines contre l'Iran, l'Union européenne a demandé à la Banque d'investissement européenne (BEI) de soutenir ses investissements dans la République islamique mais celle-ci, censée défendre Bruxelles, a refusé par crainte de représailles américaines à son encontre.
«Une condition préalable à son modèle économique est que la Banque reste une institution solide crédible sur les marchés internationaux des capitaux, ce qui serait incompatible avec l'ignorance des sanctions possibles contre l'Iran», a ainsi déclaré un porte-parole de la BEI, cité par l'agence de presse Reuters le 6 juin. Il a ajouté que l'institution ne «pouvait pas être la solution au problème» des pays européens souhaitant poursuivre leurs relations commerciales avec Téhéran.
Le président américain avait annoncé le 8 mai le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu en 2015 après des mois de négociations. Dans la foulée, Washington avait annoncé de nouvelles sanctions contre Téhéran et menacé les entreprises, notamment européennes, qui comptaient continuer à commercer avec la République islamique.
Le président de la République islamique d'Iran, Hassan Rohani, a fait savoir que Téhéran resterait dans l'accord sur le nucléaire, même sans les Etats-Unis. Il s'est par ailleurs dit favorable à un dialogue avec les Européens, les Chinois et les Russes. Ali Khamenei, le guide suprême iranien, avait pour sa part posé fin mai sept conditions aux pays européens pour que l'Iran continue de se conformer à l'accord sur le nucléaire. Parmi celles-ci, Téhéran demande notamment à l'Europe de renoncer à négocier sur le programme balistique de l'Iran et sur ses activités régionales. Sur le volet économique, les Iraniens réclament également que les banques européennes protègent le commerce avec la République islamique, et poursuivent leurs achats de pétrole iranien, en dépit des pressions américaines.
La réponse de la BEI concernant le financement des investissement européens en Iran risque de mettre l'Union européenne dans l'embarras.