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Merkel suggère d'européaniser les sièges des Etats membres au Conseil de sécurité l'ONU

Dans un discours devant sa famille politique, Angela Merkel a lancé sa campagne pour les élections européennes. La chancelière allemande a notamment plaidé pour que l'Union européenne «parle d'une seule voix» au Conseil de sécurité de l'ONU.

Depuis Munich, où elle participait le 6 juin à un sommet des droites européennes réunies autour du parti populaire européen (PPE), la chancelière allemande a exposé ses cinq priorités pour l’Europe, et formulé quelques propositions inédites. Elle a notamment suggéré l'idée que l'UE devrait «européaniser» sa présence au Conseil de sécurité de l'ONU.

Concrètement, la chancelière a évoqué la création d'un groupe tournant de dix Etats membres travaillant avec le veto français et la Commission européenne pour «parler d'une seule voix européenne». Ces dix pays devraient faire partie, selon elle, des discussions à l’ONU «en continu» auprès des autres pays de l’Union, afin qu’un conseil des ministres européens des Affaires étrangères puisse être convoqué plus rapidement.

L'Allemagne n'a pas de siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU mais, selon la chancelière, «le monde est en train d'être réorganisé». Dressant un tableau des bouleversements géopolitiques actuels, Angela Merkel a affirmé que l’«époque où l’Europe pouvait compter sur les autres [était] révolue» et qu'un «nouvel ordre mondial émerge[ait]». 

Autre proposition : la chancelière allemande a réclamé «en urgence» un livre blanc sur la sécurité européenne, pour mesurer au plus près le niveau des menaces pesant sur l’Union. Elle a également annoncé le même jour devant le Bundestag un accord au sein de la coalition gouvernementale pour augmenter les dépenses de la défense et les porter à 1,5% du PIB pour 2025. L'Otan a, à ce propos, salué le 7 juin comme «un pas dans la bonne direction» les plans présentés par l'Allemagne pour augmenter de 80% ses dépenses pour la Défense, en souhaitant que ce geste apaise les tensions au sein de l'Alliance.

La répartition du poids financier de l'Alliance est un des sujets de contentieux entre les Etats-Unis et les Européens. Le président Donald Trump exige que tous les pays de l'Otan respectent leur engagement et il attend des décisions concrètes pour le prochain sommet de l'Alliance les 11 et 12 juillet à Bruxelles.

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