En visite officielle en Autriche ce 5 juin, le président russe Vladimir Poutine a accordé une longue interview à la télévision publique autrichienne ORF, diffusée la veille de ce voyage. Lors de celle-ci, le journaliste a notamment pressé de questions le chef d'Etat sur les «fermes à trolls» russes, derrière lesquelles les médias occidentaux n'hésitent pas à voir planer l'ombre du Kremlin.
Selon ces derniers, le pouvoir accordée à ces fameuses «fermes» est pratiquement sans limite, étant donné qu'elles joueraient selon la presse un rôle majeur dans les divisions actuelles de la société américaine, et auraient ni plus ni moins que porté au pouvoir le milliardaire américain Donald Trump, grâce à leurs activités sur les réseaux sociaux.
Interrogé sur sa relation personnelle avec l'homme d'affaires Evguény Prigojine, responsable de la plus importante «ferme à trolls» basée à Saint-Pétersbourg selon les médias occidentaux, le président russe a expliqué ne pas être au courant des activités auxquelles ce dernier s'adonnerait sur internet. «L'Etat russe n'a rien à voir avec ça», a-t-il soutenu. Ce reproche fait à Moscou est d'ailleurs pour le maître du Kremlin la preuve d'un poids deux mesures évident de la part des médias occidentaux, qu'il s'est appliqué à démontrer en dressant un parallèle avec le traitement réservé à une figure controversée, le milliardaire américano-hongrois George Soros.
«Il y a une personnalité aux Etats-Unis, monsieur [George] Soros, qui interfère dans les affaires du monde entier. J'entends souvent de la part de mes amis américains que les Etats-Unis, en tant qu'Etat, n'ont rien à voir avec [ses activités]», a ainsi fait remarquer Vladimir Poutine, avant de mettre en lumière la prochaine cible supposée du milliardaire.
«Des rumeurs circulent désormais sur le fait que monsieur [George] Soros compte rendre l'euro très volatile. Des experts en discutent déjà. Le département d'Etat [américain] va dire qu'il n'a rien à voir avec cela, que c'est une affaire privée de monsieur [George] Soros», a ainsi noté le président russe. Et de conclure en revenant aux accusations portées contre Moscou : «Et bien pour nous c'est l'affaire privée de monsieur [Evguény] Prigojine. Voilà, ma réponse, vous satisfait-elle?»