Invité sur le plateau de RT France le 3 juin pour commenter le récent veto des Etats-Unis à une résolution de l'ONU visant à protéger les Palestiniens dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée, l’ancien ambassadeur de France au Soudan et en Mauritanie, Michel Raimbaud, a estimé que l’Etat hébreu était exempté de toute condamnation grâce à l’appui de Washington.
«Je pense qu’on supporte des comportements de la part d’Israël qu’on ne supporterait probablement pas de la part d'autres Etats. Il y a une tolérance presqu'infinie […] envers toutes les violations multiples du droit international, y compris du droit humanitaire, de la part d’Israël […] Il n y a pas beaucoup d’Etats dans le monde qui pourraient se permettre un tel comportement à part [les Etats-Unis d']Amérique», a-t-il déploré.
Interrogé sur la proposition de résolution américaine à l'ONU, visant à condamner les agissements du Hamas comme étant responsable de la récente vague de violences, Michel Raimbaud a estimé que l'attitude des Etats-Unis dans le conflit israélo-palestinien défiait tout «sens commun et toute intelligence diplomatique».
C’est comme si l'on demandait, lorsqu'il y a une situation de crime, la même retenue à celui qui tue et à celui qui se fait tuer
«On dit que la pensée néoconservatrice qui est à l’œuvre en Amérique, en Israël et ailleurs dans le monde […] est le degré zéro de la pensée politique […] La vision qu’a Benjamin Netanyahou de l’avenir de la région et de ses dangers, c’est vraiment un degré zéro de la vision», a-t-il par ailleurs ajouté.
Pour l'ancien ambassadeur, il n’est pas nécessaire de chercher une logique dans le comportement d’Israël, qui selon lui, a décidé que «le droit [international] était fait pour les autres mais qu’il n’était pas fait pour [lui]».
Enfin, il s’est étonné que les appels à la retenue d’une partie de la communauté internationale soient également adressés aux Palestiniens : «C’est comme si l'on demandait, lorsqu'il y a une situation de crime, la même retenue à celui qui tue et à celui qui se fait tuer.»