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«Orbanisation» de la Slovénie : après l'Italie, de nouvelles sueurs froides pour Bruxelles ?

Après l'Italie qui a vu la montée en puissance de partis eurosceptiques, l'ex-Premier ministre conservateur slovène Janez Jansa, anti-migrants et soutenu par Viktor Orban, est donné favori des élections législatives. L'Union européenne trémule.

Après les victoires des droites conservatrices nationalistes en Autriche, en Pologne, en Hongrie, le choix du Brexit et la victoire des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue en Italie, l'Union européenne va-t-elle à nouveau trembler le 3 juin ?

A l'occasion des élections législatives anticipées en Slovénie, le conservateur anti-migrants Janez Jansa est en tout cas donné favori par les sondages, avec environ 25,5% des intentions de vote selon l'AFP.

Contraint de démissionner en 2013 en raison d'une affaire de corruption datant de son premier mandat entre 2004 et 2008, il est désormais activement soutenu par le Premier ministre national-conservateur hongrois Viktor Orban, adepte du bras de fer avec Bruxelles autour de la question migratoire.

Le dirigeant du Parti démocratique slovène, auparavant classé au centre-droit, a adopté pour ce scrutin une ligne anti-migrants. Il a notamment promis une Slovénie sans immigration, deux ans après avoir été traversée par près d'un demi-million de migrants sur leur chemin vers l'Europe occidentale. Opposé au principe des «quotas» de migrants, Janez Jansa a promis de renforcer la sécurité aux frontières slovènes.

Un programme migratoire qui s'avère donc contraire aux dispositions de l'Union européenne et au principe de solidarité entre pays européens face à l’accueil des réfugiés. A cet effet, l'UE impose en effet l'accueil d'un nombre minimum de migrants aux pays de l'UE dont la Slovénie, qui s'était engagée à ouvrir ses portes à 567 demandeurs d'asile avant la fin 2017.

Selon les sondages, Janez Jansa distance très largement le Premier ministre sortant de centre-gauche Miro Cerar, dont le Parti du centre moderne (SMC) plafonne à 8,8%.

Janez Jansa, qui ne s'est assuré jusqu'à présent que du soutien du parti Nouvelle Slovénie (centre-droit, 8,3%), devra toutefois mener de délicates négociations pour rassembler une majorité de gouvernement, selon les politologues.

Dans ce contexte, l'indépendant Marjan Sarec, un ancien comédien devenu maire d'une petite ville de province, apparaît en position de probable faiseur de roi, avec 13,7% des intentions de vote. Marjan Sarec, qui propose une réforme en profondeur des institutions, a fait campagne sur une ligne sociale en promettant de renforcer le système de santé et de lutter contre la corruption. 

Malgré le recul de Miro Cerar, le bloc constitué par l'actuelle majorité de centre-gauche continue de peser 29,4%, les sociaux-démocrates étant crédités de 12,5% et le parti des retraités Desus de 8,1%.

La Slovénie va-t-elle suivre la voie d'Orban ?

Les élections slovènes seront suivie de près par les observateurs après les épisodes électoraux italiens, autrichiens ou encore hongrois. Les élections générales italiennes de mars 2018 ont vu, en effet, la victoire d'une coalition relativement eurosceptique menée par les anti-immigration de la Ligue et les antisystèmes du Mouvement 5 étoiles, qui s'apprêtent à diriger la troisième économie européenne.

En outre, en avril, la Hongrie avait vu la victoire du Fidesz mené par Viktor Orban. Celui-ci a mené campagne en défendant une politique radicalement anti-immigration et anti-islamisation. Précédemment, en octobre 2017, le succès du conservateur Sebastian Kurz lors des élections législatives en Autriche a entraîné la formation d'une coalition gouvernementale avec la droite radicale du FPO, dont le cœur commun est le rejet de l'immigration, avec pour promesse une réduction des aides sociales accordées aux étrangers. En outre, plusieurs pays européens, notamment rassemblés autour du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), sont connus pour leur opposition aux politiques migratoires européennes.

Le 3 juin, une nouvelle donne électorale en Slovénie pourrait venir s'ajouter à une actualité politique peu à même de rassurer Bruxelles.

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