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Coalition M5S/Ligue au gouvernement : la presse allemande flingue le choix démocratique des Italiens

Plusieurs médias allemands n'hésitent pas à sérieusement critiquer le choix des Italiens qu'ils considèrent comme une mise en péril de l'UE. Des unes qui font écho aux propos de certains hommes politiques souhaitant mettre l'Italie sous tutelle.

«Comment l'Italie met en péril l'existence de l'euro», titre le 1er juin Handelsblatt, après la concrétisation en Italie d'un gouvernement de coalition eurosceptique entre la Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S). Sur cette une, le quotidien allemand spécialisé dans l'économie dessine une Italie qui se fracture du continent européen en déclarant «Ciao bella».

«Au revoir mon amour ! L'Italie se suicide et déchire l'Europe avec», titre pour sa part Der Spiegel le 1er juin avec une couverture moqueuse, montrant un spaghetti former une corde de pendu.

L'économiste français Guillaume Duval s'est offusqué sur les réseaux sociaux de cette une de l'hebdomadaire allemand : «Le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel entretient l'aveuglement de l'opinion publique de notre voisin et nourrit l'arrogance du gouvernement allemand qui mènent l'Europe dans le mur en klaxonnant...»

L'économiste allemand Marcel Fratzscher décèle lui aussi une forme d'arrogance allemande : «Nous, les Allemands, ne devons pas être surpris si d'autres Européens pensent que nous sommes arrogants et prétentieux. La provocation est importante pour les médias, mais le manque de respect ne devrait pas l'être.»

Depuis une semaine plusieurs sorties médiatiques de responsables politiques allemands ont également fait polémique. Interviewé par la chaîne allemande ZDF le 30 mai, l'Allemand Markus Ferber, membre du parti conservateur de la CSU, avait proposé que la Troïka [FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne] «envahisse Rome et prenne le contrôle du ministère des Finances» en cas d'insolvabilité de l'Italie.

En outre, après la décision temporaire du président italien Sergio Mattarella de nommer Carlo Cottarelli, ancien responsable du Fonds monétaire international (FMI) comme Premier ministre, le commissaire européen allemand Günther Oettinger avait prévenu le 29 mai : «Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter».

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