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Italie : un eurodéputé allemand propose que la Troïka «marche sur Rome»

Alors que l'Italie devrait prochainement voir une coalition eurosceptique arriver au pouvoir, l'eurodépé allemand Markus Ferber avertit : l'Union européenne et le FMI doivent prendre le contrôle de l'économie italienne en cas d'insolvabilité du pays.

Dans une référence plus que douteuse aux prémisses de la période fasciste et à la marche paramilitaire menée par Benito Mussolini sur la capitale italienne le 28 octobre 1922, l'Allemand Markus Ferber, membre du parti conservateur de la CSU, interviewé par la chaîne allemande ZDF le 30 mai a tenu les propos suivants : «Le pire des scénarios serait que l'Italie, comme la Grèce, soient insolvables, alors la Troïka [FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne] devrait envahir Rome et prendre le contrôle du ministère des Finances».

Outre la référence historique polémique, Markus Ferber annonce donc une domination de la Troïka, similaire à celle exercée sur la Grèce à partir de 2010, lorsque plongée dans la crise financière, Athènes s'était vue imposer une politique d'austérité par ladite Troïka.

En outre, sur les réseaux sociaux, des intellectuels et des politiques se sont révoltés contre les propos de Markus Ferber. Le chroniqueur spécialisé en macro-économie, président du think thank les Econoclastes, Philippe Béchade, établit un parallèle sarcastique avec la Seconde Guerre mondiale et l'Allemagne nazie : «Les EuroDivisions vont prendre le relais des PanzerDivisions de Heinz Guderian (c'était il y a 70 ans) mais cette fois, il y aura ni Russes ni Américains pour les chasser du pays !»

L'analyste politique Alexis Poulin «ne donne pas cher de l'Europe allemande après 2019 si le seul projet est un autoritarisme financier».

Le conseiller de Jean-Luc Mélenchon sur les questions internationales, Djordje Kuzmanovic, juge que l'état d'esprit de l'eurodéputé conservateur est «tellement révélateur de l'état de pensée ordolibéral».

Nicolas Dupont-Aignan, député de Debout La France (DLF) juge que l'«Union européenne déteste la démocratie». «Entrons en résistance !», lance-t-il notamment.

Après que le président italien, Sergio Mattarella, a chargé le 28 mai Carlo Cottarelli, un ancien responsable du Fonds monétaire international (FMI), de former un gouvernement technique, le commissaire européen allemand Günther Oettinger avait déjà prévenu le 29 mai : «Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter».

Après les élections italiennes de mars, qui avaient vu la victoire des eurosceptiques du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la coalition de centre-droit menée par la Ligue, Giuseppe Conte avait eu la charge de composer un gouvernement d'alliance entre le M5S et la Ligue. Celui-ci avait été retoqué le 27 mai par le président italien en raison de la présence d'un eurosceptique à la tête du ministère de l'Economie et des Finances.

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