Surprise : après avoir annoncé la mort du journaliste russe Arkadi Babtchenko le 29 mai, les autorités ukrainiennes ont présenté à la presse le même reporter le lendemain, en chair et en os, et bel et bien vivant.
Tout comme RT France, les médias du monde entier sont tombés dans le panneau et de nombreux habitués de la polémique s'en sont donné à cœur-joie pour condamner l'acte en prenant pour cible la Fédération de Russie et son président, Vladimir Poutine.
Quelques tweets bien vite retirés
En France, les opposants au Kremlin se sont montrés particulièrement prompts à réagir. Le philosophe Bernard Henri-Lévy, avec une morbide suavité, a ainsi dégainé dans un tweet (depuis retiré) : «Arkady Babtchenko était un courageux reporter de guerre. C'était aussi, surtout, un opposant à Poutine virulent. Assassiné, hier, dans la cage d'escalier de son immeuble à Kiev, de 3 balles dans le dos. Combien, depuis A. Politovskaia, de journalistes russes ainsi assassinés ?»
L'essayiste Raphael Glucksmann a également tiré à boulets rouges sur le Kremlin dans un tweet empreint d'une rage poignante : «Les ennemis de Poutine se font assassiner les uns après les autres, même hors des frontières russes [...] Ils ont abattu l'incarnation même du courage. RIP. Tristesse et colère.»
Peut-être trop ému pour trouver le sommeil, Raphael Glucksmann a posté, quelques heures plus tard, un autre message qu'il n'a pas supprimé cette fois... En revanche, plus aucune mention du journaliste ressuscité : «Tchétchénie, Géorgie, Ukraine, Syrie, MH17, les homosexuels, Politkovskaia, Estamirova, Skripal, Litvinenko, le soutien aux ext droites, tant de raisons de ne pas (au moins) parader avec Poutine dans 1 stade de foot, même en quarts. Emmanuel Macron n’y allez pas svp».
Reprenant les propos de Raphael Glucksmann, l'éditorialiste du magazine Alternatives économiques, Guillaume Duval, a lui aussi pris la plume pour s'adresser «aux (très) nombreux poutinophiles que compte notre beau pays» : «Quand comprendra-t-on ici la nature de ce régime ?»