Le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un ont créé la surprise le 26 mai en se rencontrant dans la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées, au lendemain de l'annonce par le président américain Donald Trump que son sommet avec le président sud-coréen pourrait finalement avoir lieu.
Des photos diffusées par Séoul montrent Moon Jae-in serrer la main puis étreindre son homologue Kim Jong-un. Les deux dirigeants se sont entretenus durant deux heures dans le village de Panmunjon, où ils s'étaient déjà rencontrés le 27 avril et avaient publié une déclaration commune dans laquelle ils s'engageaient à améliorer leurs relations.
«Ils ont eu un échange de vues et ont discuté des moyens de mettre en œuvre la déclaration de Panmunjon et d'assurer le succès du sommet américano-nord-coréen», a précisé dans un communiqué la présidence sud-coréenne, ajoutant que Moon Jae-in ferait une déclaration personnelle dès le 27 au matin.
Le président sud-coréen, cité par l'AFP, a précisé la teneur des échanges qui avaient eu lieu, déclarant : «[Kim Jong-un] a également exprimé son intention de mettre fin à une ère de confrontation grâce au succès du sommet entre la Corée du Nord et les Etats-Unis, tout comme de coopérer pour la paix et la prospérité.»
Selon lui, le dirigeant nord-coréen a réitéré sa promesse de se tenir à la dénucléarisation de son pays, mais a toutefois émis des doutes quant aux garanties de Washington concernant son avenir lorsque cela sera fait.
Moon Jae-in et Kim Jong-un se sont par ailleurs engagés à se voir «fréquemment», selon l'agence de presse nord-coréenne KCNA.
Le flou demeure autour du sommet Trump-Kim
Donald Trump avait annulé le 24 mai son sommet prévu à Singapour le 12 juin avec le président nord-coréen, peu après l'annonce par Pyongyang du démantèlement du site d'essais nucléaires de Punggye-ri. Moins de 24 heures plus tard, le dirigeant américain avait cependant affiché son optimisme, évoquant le possible maintien du sommet après «des discussions très productives avec la Corée du Nord pour que le sommet ait lieu».
L'annulation soudaine du sommet Trump-Kim a placé en porte-à-faux la Corée du Sud, qui a joué un rôle central dans la remarquable détente de ces derniers mois entre Pyongyang et Washington. Réagissant à cette annulation, Pyongyang avait pour sa part rappelé sa volonté de discuter avec Washington «à tout moment, sous n'importe quelles conditions» afin de pouvoir «résoudre les problèmes».