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Syrie : au côté de Poutine, Macron insiste sur les «principes communs» aux deux pays

Paris et Moscou ont des points de vue divergents sur le conflit syrien, mais Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont tous deux souligné, lors d'une conférence de presse à Saint-Pétersbourg, leur volonté de respecter la souveraineté de la Syrie.

Lors d'une conférence de presse commune en marge du Forum de Saint-Pétersbourg, le 24 mai, Emmanuel Macron a mis l'accent sur les points de convergence entre Paris et Moscou sur la question syrienne. Le président français a assuré que la politique étrangère de la France, sous sa direction, était «pleinement indépendante», et qu'elle ne «s'alignait sur personne».

Priorité au terrorisme, pas au «changement de régime»

Dans son discours, Emmanuel Macron a mis un point d'honneur à affirmer que la France s'engageait à respecter «partout la souveraineté des peuples», et notamment en Syrie. «Notre volonté, notre priorité, c'est l'éradication du terrorisme et la lutte contre le terrorisme islamiste», a souligné le président de la République.

«Même si nous avons pris des décisions très claires vis-à-vis de Bachar el-Assad et de sa politique, la politique française n'est pas de procéder depuis l'extérieur à quelque changement de régime que ce soit ou à quelque transition», a-t-il ajouté, prenant le contre-pied de son prédécesseur François Hollande. Une position qui, sur le papier, converge vers celle de Vladimir Poutine, qui a lui aussi rappelé l'engagement russe à préserver la souveraineté de la Syrie et lutter contre les groupes terroristes.

Un dialogue politique incluant la Russie

Evoquant des pistes en vue d'une sortie de crise, Emmanuel Macron a affirmé que la politique française avait pour but de «construire une solution politique inclusive qui [permettrait] d'élaborer le cadre constitutionnel qui [permettrait] à tout le peuple syrien, y compris les Syriens ayant dû fuir, de voter et de choisir leurs gouvernants».

A cet égard, le président français a estimé, malgré des «sensibilités différentes» avec la Russie : «Nous avons quelques principes communs.» «Je suis d'accord avec la Russie pour avancer sur une nouvelle constitution qui permettra de [construire] cette Syrie politique inclusive, c'est une bonne méthode», a poursuivi le chef d'Etat français.

Les échanges entre les deux dirigeants ont visiblement été constructifs puisque Vladimir Poutine a confié être prêt à entrer en contact avec le small group (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Arabie saoudite, Jordanie) pour «concerter les efforts» afin de se donner «pour tâche prioritaire» la  formation d'un comité constitutionnel syrien, chargé de l'élaboration d'une nouvelle constitution pour la Syrie. Le président russe a «salué» la décision de Damas d'accepter de rejoindre ce comité. Emmanuel Macron a pour sa part fait état de sa volonté de rapprocher le small group du groupe d'Astana (Russie, Iran, Turquie).

Nous avons une même volonté de stabilisation, un même respect de la souveraineté des peuples

«Nous avons une même volonté de stabilisation, un même respect de la souveraineté des peuples [...] en construisant la stabilité à long terme», a appuyé Emmanuel Macron.

En conclusion, Vladimir Poutine a rappelé que la Syrie était dans une «crise profonde» mais qu'il fallait «être optimiste [et régler] ce conflit par des voies politiques». «On ne peut pas établir une paix à long terme sans que toutes les parties ne trouvent une entente et un accord», a-t-il soutenu.

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