Bientôt quatre ans après, l'enquête sur le crash de l'avion MH17 de la Malaysia Airlines dans l'Est de l'Ukraine le 17 juillet 2014, n'avance que lentement, sous l'égide d'une Joint investigation team (JIT), équipe d'enquête commune comprenant des Néerlandais, des Belges, des Australiens, des Malaisiens et des Ukrainiens dirigée par les Pays-Bas.
Ce 24 mai, toutefois, un de ces enquêteurs, le Néerlandais Wilbert Paulissen, a affirmé qu'une unité militaire russe serait à l'origine du tir de missile Bouk, et de fait responsable du crash du Boeing 777. «Tous les véhicules transportant des missiles faisaient partie des forces armées russes», a-t-il déclaré, relançant la polémique d'une supposée présence militaire russe dans la région du Donbass, en Ukraine, au début de la guerre civile. Au printemps 2014, le pouvoir issu de Maïdan et du coup d'Etat pro-Union européenne et pro-américain, lançaient une opération militaire massive, qualifiée d'«opération antiterroriste» contre les rebelles des Républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk.
L'armée russe n'a rien à voir avec le crash du MH17 en Ukraine
Ce 24 mai, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a, une nouvelle fois, rejeté les accusations portées contre Moscou : «L'armée russe n'a rien à voir avec le crash du MH17 en Ukraine», a-t-il martelé, cité par Reuters. Et le ministre d'ajouter : «Aucun système de missiles n'a jamais traversé la frontière russo-ukrainienne.»
La diplomatie russe a également dénoncé les conclusions des enquêteurs du JIT. «Il est évident qu'il s'agit d'accusations gratuites visant à discréditer notre pays devant la communauté internationale», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'AFP.
Une enquête longue et controversée
Si la longue investigation menée par la JIT s'est actuellement focalisée sur quelque 100 personnes soupçonnées d'avoir joué «un rôle actif» dans cette affaire, aucun nom n'a jusqu'à présent été dévoilé. Le chef des enquêteurs Fred Westerbeke a souligné ce même jour tout à la fois que l'enquête était dans sa «phase finale» mais «qu'il y avait encore du travail à faire».
En outre, les conclusions avancée par Wilbert Paulissen, par ailleurs chef de la police criminelle néerlandaise, ne sont pas nouvelles. Elles sont en effet semblables à celles d'un groupe d'activistes britannique, Bellingcat, présentées en 2017, mettant en cause la Russie.
Mais la situation reste confuse. En janvier 2017, deux journalistes néerlandais avaient été arrêtés à leur retour aux Pays bas. Ils s'étaient rendus sur le lieu du crash du MH17, dans l’est de l’Ukraine et affirmaient y avoir retrouvé des fragments de l’avion et des restes humains, soulevant ainsi des questions sur la rigueur de l’enquête néerlandaise sur l'accident.
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