La ministre danoise de l'Immigration et de l'Intégration s'est inquiétée, dans une tribune publiée le 21 mai, par le média danois BT de l'«impact» du ramadan sur l'ensemble de ses concitoyens. Et pour elle, mieux vaudrait mettre en ceux qui pratiquent le jeune religieux.
Après avoir rappelé dans le préambule de son texte que la liberté religieuse était de mise au Danemark et que «la religion [était] une affaire privée», Inger Stojberg a fait une proposition : «Je veux appeler les musulmans à prendre des congés pendant le mois de ramadan pour éviter des conséquences négatives sur le reste de la société danoise.»
«Je me demande si un impératif religieux commandant d'observer un pilier de l'islam vieux de 1 400 ans est compatible avec la société et le marché du travail que nous avons au Danemark en 2018», a poursuivi la ministre.
Membre du parti de centre-droit Venstre, Inger Stojberg redoute les effets du jeûne sur «la sécurité et la productivité» au travail, prenant pour exemple des chauffeurs de bus n'ayant «ni bu ni mangé depuis plus de dix heures». La ministre de l'Immigration et de l'Intégration met en garde ses concitoyens : «Cela peut être dangereux pour nous tous.»
Connue pour ses positions anti-immigration, la ministre n'en est pas à sa première polémique. En mars, elle avait posé à côté d'un gâteau pour fêter le cinquantième anniversaire du durcissement des lois anti-immigration au Danemark, qui permettent notamment à la police de confisquer des liquidités et des effets personnels appartenant aux migrants, pour financer le coût de leur séjour durant l'examen de leur demande d'asile.