«Il n'y a pas de différence entre les atrocités subies par le peuple juif en Europe il y a 75 ans et la brutalité dont souffrent nos frères à Gaza», a lancé le président turc, Recep Tayyip Erdogan le 18 mai en ouverture d'un sommet réunissant les chefs d'Etat de pays musulmans à Istanbul. Ciblant la politique israélienne et celle de son Premier ministre Benjamin Netanyahou, il a accusé les dirigeants «d'un peuple qui a subi toutes sortes de tortures dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale» d'attaquer les Palestiniens «en usant de méthodes similaires à celles des nazis», en prenant pour référence la manifestation du 14 mai qui a vu la mort de 59 Palestiniens par des tirs israéliens.
Préalablement à l'ouverture du sommet, Recep Tayyip Erdogan a reconnu, devant des milliers de manifestants rassemblés dans le centre d'Istanbul, que le monde musulman avait «échoué dans le test de Jérusalem», n'ayant pas réussi à empêcher le transfert de l'ambassade américaine vers la ville sainte depuis Tel-Aviv.
«Les violations commises [par Israël] à Jérusalem et en Palestine s'expliquent par les divisions et les différends entre les musulmans eux-mêmes», a-t-il poursuivi.
«Nous devons nous sacrifier pour défendre nos lieux saints», a-t-il ajouté, en précisant que si les pays musulmans s'unissaient, «Israël ne pourrait pas poursuivre ses violations». Lors de ce rassemblement, le Premier ministre turc Binali Yildirim a pour sa part accusé Israël «d''imiter Hitler et Mussolini».
Recep Tayyip Erdogan a présidé le 18 mai un sommet de dirigeants du monde musulman regroupés au sein de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). A ce sommet, plusieurs dirigeants étaient présents comme le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Rami Hamdallah, le roi Abdallah II de Jordanie, le président iranien Hassan Rohani, son homologue soudanais Omar el-Béchir, ainsi que les émirs du Qatar et du Koweït.
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