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Elor Azaria, le soldat franco-israélien ayant achevé un Palestinien, recouvre la liberté en héros

Le soldat franco-israélien Elor Azaria, reconnu coupable d'homicide volontaire en juillet 2017 pour avoir abattu un Palestinien blessé, a été libéré ce 8 mai. Il a été acclamé par ses soutiens à son arrivée à son domicile de Ramla, près de Tel Aviv.

Elor Azaria, le soldat franco-israélien condamné en juillet 2017 à 18 mois de prison pour avoir achevé un assaillant palestinien blessé au sol, est sorti de prison ce 8 mai après avoir purgé la moitié de sa peine. Il a participé à une parade en son honneur chez lui, dans la ville de Ramla, où il a été accueilli en héros.

Reconnu coupable d'homicide volontaire par des juges militaires au terme d'un procès très médiatisé qui avait déchaîné les passions, il avait commencé à purger sa peine le 9 août 2017. Depuis, l'armée lui a accordé deux réductions de peine. Elor Azaria, qui avait 19 ans au moment des faits, est sorti de la prison militaire de Tzrifin deux jours avant la date initialement annoncée. Selon plusieurs médias israéliens, il a été libéré plus tôt pour pouvoir assister au mariage de son frère.

Benjamin Netanyahou se dit «heureux que l'affaire soit terminée»

«Bienvenue à la maison, Elor le héros», proclamait une banderole accrochée à l'extérieur de son domicile à Ramla, alors que sa soeur Etti Azaria, vêtue comme les autres membres de la famille d'un tee-shirt à l'effigie de son frère et drapeau israélien à la main, a souhaité remercier «tous les Israéliens pour leur soutien et leur chaleur».

A la nouvelle de sa libération, les visiteurs se sont succédés, y compris le maire de Ramla. Lorsqu'il est sorti de chez lui, Elor Azaia a été porté sur les épaules de ses supporteurs avant d'embarquer avec sa famille dans un convoi d'une quinzaine de voitures escortées par plusieurs motos pour parcourir les rues de Ramla au son des klaxons.

Bienvenue à la maison, Elor le héros

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaire, se contentant de confirmer sa libération. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est lui dit «heureux que l'affaire soit terminée». L'un des chefs de file de la coalition gouvernementale, le nationaliste religieux Naftali Bennett, a tweeté ses félicitations et une photo de la famille avec pour légende : «C'est bon que tu sois rentré». Le ministère palestinien des Affaires étrangères a qualifié la libération du soldat d'acte «raciste» et d'incitation de la part des autorités israéliennes à «poursuivre les exécutions sommaires».

Dans un contexte d'occupation continue des Territoires palestiniens et de violences persistantes, l'affaire Azaria avait mis en évidence les lignes de fracture de la société israélienne. Elle a ainsi dressé les Israéliens défendant le respect de valeurs morales par leur armée contre les tenants d'un soutien sans faille aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.

Membre d'une unité paramédicale, Elor Azaria avait été filmé le 24 mars 2016 par un militant pro-palestinien alors qu'il tirait une balle dans la tête d'Abdel Fattah al-Sharif, à Hébron, en Cisjordanie occupée. Le Palestinien venait d'attaquer des soldats au couteau. Blessé par balles, il gisait au sol, apparemment hors d'état de nuire, quand Elor Azaria l'a achevé. La vidéo s'était propagée sur les réseaux sociaux. Le soldat israélien avait assuré avoir craint pour ses camarades que le Palestinien ne dissimule une ceinture d'explosifs. Il n'avait jamais exprimé de remords et avait dit entrer en prison «la tête haute».

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