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Triomphe du Hezbollah : l'Iran salue la victoire de la «résistance» contre Israël et les Etats-Unis

Grand vainqueur des législatives libanaises, le Hezbollah, bête noire d'Israël et Washington, s'est félicité d'avoir triomphé en dépit de leurs attaques à son encontre. Le Premier ministre sunnite Saad Hariri devrait cependant rester au pouvoir.

Le Hezbollah n'a pas caché sa satisfaction d'avoir triomphé, avec ses alliés, lors des premières élections législatives libanaises depuis neuf ans, malgré la campagne de diabolisation dont il s'estime victime. 

«Les Etats-Unis et quelques Etats du golfe persique ont eu recours à une campagne de dénigrement pour tenter de tourner l'opinion publique contre le Hezbollah. Leurs efforts ont été vains», s'est ainsi félicité le dirigeant de l'organisation chiite Hassan Nasrallah dans une intervention télévisée le 7 mai, citée par le média public iranien Press TV.

Saluant «une grande victoire morale et politique», le chef du Hezbollah a déclaré qu'il était nécessaire d'établir des relations fortes entre la nation libanaise, les forces armées et ses propres combattants, afin de pouvoir défendre le pays contre toute menace potentielle. «Personne au monde ne peut s'en prendre au Hezbollah, car il bénéficie d'un soutien ferme parmi les différentes couches de la société libanaise», a-t-il poursuivi dans un message à l'attention de ses adversaires.

Il a en outre appelé les partis politiques libanais à se placer dans une logique de réconciliation, les exhortant à ne pas chercher à s'annihiler mutuellement : «Nous devons éviter tout discours sectaire ou provocateur, semblable à ceux prononcés avant les élections si nous voulons éviter tout conflit dans le pays.»

Une «victoire» du Hezbollah contre Israël et Washington, selon l'Iran

La satisfaction était tout aussi grande du côté de l'Iran, principal allié du Hezbollah. «Cette victoire complète les succès militaires. Le peuple libanais et ses représentants, à savoir le Hezbollah et les autres groupes de la résistance, l'ont emporté dans la lutte face à Israël et à ses alliés, notamment les Etats-Unis», a ainsi déclaré Ali Akbar Velayati, un haut responsable iranien, cité par la télévision d'Etat iranienne le 7 mai.

Faisant référence à l'engagement militaire du Hezbollah en Syrie aux côtés du pouvoir syrien, Ali Akbar Velayati estimé que ce résultat électoral consacrait également la «victoire [...] de l'aide déterminante à la Syrie face aux terroristes».

Saad Hariri devrait conserver son poste

Même si le Hezbollah en lui-même ne devrait disposer que de 13 sièges sur 128, son réseau d'alliance lui offre une majorité au Parlement et «garantit un droit de veto tacite sur les décisions les plus importantes», selon le politologue Karim Bitar, interrogé par l'AFP. Dans ce pays pluriconfessionnel, la politique est en effet régie par un délicat équilibre entre communautés, et les décisions majeures sont prises par consensus entre rivaux. 

Bien qu'il soit le grand perdant de ces élections – son parti n'ayant remporté que 21 sièges alors qu'il en détenait 33 – le Premier ministre sortant Saad Hariri, par ce complexe jeu d'alliance, devrait être en mesure de conserver son poste. Reconnaissant qu'il espérait un résultat plus favorable, le dirigeant sunnite a toutefois déclaré qu'il tendait la main à toutes les factions politiques afin de répondre aux souhaits du peuple libanais qui «a voté pour la sécurité et la stabilité du Liban». Saad Hariri a également envoyé un message à la communauté internationale, déclarant qu'elle devait regarder ce résultat «d'une manière très positive».

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