«Nous avons un président qui est fort […] aussi engagé que nous en faveur d'un changement de régime [en Iran]», a déclaré le 5 mai Rudy Giuliani, ancien maire de New York, lors d’un discours prononcé en marge de la Convention du mouvement de libération de l’Iran pour la démocratie et les droits de l’Homme, à Washington.
Devant une assistance acquise à sa cause, celui qui fut un temps pressenti pour mener la diplomatie américaine, a lancé : «Que pensez-vous qu’il arrivera à cet accord [sur le nucléaire iranien] ?» Il s'est ensuite saisi d'une feuille de papier, faisant mine de la déchirer et de cracher dessus en guise de réponse.
Ardant partisan d'une politique de confrontation face à Téhéran, Rudy Giuliani, ami personnel de Donald Trump, a récemment rejoint l'équipe d'avocats du président américain. Durant son allocution, il a affirmé que lorsque l'accord sur le nucléaire ne serait plus d'actualité et que de nouvelles sanctions entreraient en vigueur, il y aurait «une véritable chance d'intensification des manifestations» dans le pays.
Une position qui n’est pas sans rappeler le soutien apporté en décembre dernier par Donald Trump aux manifestations qui s'étaient déroulées en Iran. Le président américain avait alors promis le soutien des Etats-Unis «au moment opportun» afin de faire chuter un «régime oppresseur».
Si Washington avait martelé que ce mouvement de protestation était révélateur d’une volonté du peuple iranien de mettre fin à un pouvoir totalitaire, seul 0,3% des Iraniens auraient battu le pavé en raison du «manque de libertés», selon un sondage publié en janvier 2018 par le Centre d'études internationales et de sécurité de l'Université du Maryland et l'institut Iran Poll. Le chômage (40,1%), l’inflation et le coût élevé de la vie (12,2%), ou encore le chômage des jeunes (9%), avaient en revanche constitué les principales raisons de ces protestations.
Face aux menaces répétées du président américain et de ses alliés, le président iranien, Hassan Rohani, a averti le 6 mai que les Etats-Unis regretteraient amèrement la décision de sortir de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015. Un message envoyé à Donald Trump qui a donné aux pays européens qui l'ont paraphé jusqu'au 12 mai pour trouver un nouveau texte. A défaut, les Etats-Unis s'en retireraient.
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