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Le département d'Etat américain a-t-il gelé son financement des Casques blancs ?

L'organisation controversée, à l'origine des accusations d'attaque chimique à Douma, a vu son financement par Washington suspendu, selon CBS News. Cette aide, qui représenterait un tiers du budget du groupe, serait «en cours d'examen».

Washington serait-il en train de revoir son jugement sur les fameux Casques blancs syrien ? Selon la chaîne d'information américaine CBS News, le financement par le département d'Etat américain de l'association controversée aurait été suspendu et serait actuellement «en cours d'examen».

Le média américain précise, en citant un document interne du département d'Etat, que le bureau proche-oriental de ce dernier avait besoin d'une confirmation de la part de l'administration sur la poursuite du financement des Casques blancs. Ne l'ayant pas reçu à la date butoir du 15 avril, le département d'Etat a été contraint d'«arrêter le processus».

«Notre réunion en mars était très positive [...] Il n'y avait absolument aucune indication d'un arrêt de l'aide», a réagi auprès de CBS News Raed Saleh, un responsable des Casques blancs, notant que ce développement était «très inquiétant». Si le groupe n'a pas touché de financement américain depuis des semaines, il n'a toutefois pas reçu de confirmation formelle que cette assistance allait prendre fin. Cette éventualité représenterait un revers important pour l'organisation, dont un tiers du budget est financé par Washington, selon CBS News.

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Les Etats-Unis s'étaient appuyés le 8 avril sur un témoignage des Casques blancs, pour dénoncer une possible attaque chimique des forces syriennes le 7 avril dans la Ghouta orientale, alors ultime poche rebelle aux portes de Damas. L'organisation dénonçait un recours au «gaz de chlore toxique», ce qui avait été immédiatement démenti par les médias publics syriens. Controversé lui aussi, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait pour sa part fait état de dizaines de cas de suffocation, dont certains mortels, sans toutefois se prononcer sur l'emploi ou non d'armes chimiques.

C'est notamment sur la base de ces témoignages que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni – qui ont imputé cette supposée attaque à Bachar el-Assad – ont mené des frappes aériennes sur le territoire syrien le 14 avril.

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