Après les nombreux troubles causés par des bandes de casseurs en marge de la manifestation du Premier mai à Paris, la question pourrait bien revenir à l'ordre du jour du côté des forces de l'ordre : police et gendarmerie réfléchissent à l'usage de produits de marquage codés (PMC) pour identifier les fauteurs de trouble.
Concrètement, ces marqueurs chimiques incolores et inodores serviraient à identifier les casseurs. Mêlés à des gaz lacrymogènes ou à l'eau des canons, ils seraient pulvérisés, sans que les cibles ne s'en aperçoivent, sur les habits et sur la peau. «Ensuite, il n'y a plus qu'à faire passer les individus soupçonnés sous une lampe à ultraviolet qui fait apparaître les traces éventuelles de PMC qu'ils portent sur eux», explique un membre de l'Institut de recherche criminelle interrogé par L'Express.
L'avantage de ces marqueurs : leur longévité. Ils demeurent détectables jusqu'à quatre semaines après leur projection sur la peau, et même plusieurs mois après sur les vêtements, en dépit des lavages. Infaillibles, en raison d'un codage propre à chaque marqueur, ils rendraient ainsi caducs les protections et camouflages utilisés par exemple par les fameux Black Blocs qui ont tant fait parler d'eux le Premier mai dernier.
A l'origine conçus pour lutter contre la contrefaçon, ces dispositifs sont de plus en plus fréquemment utilisés dans le domaine de la sécurité. Plusieurs centre commerciaux en ont déjà un usage régulier, notamment pour identifier des braqueurs. Certains musées les vaporisent sur des œuvres : le voleur, sans même s'en apercevoir, s'imprègne ainsi de la substance, unique et tracée, et peut donc être confondu aisément.
«En maintien de l'ordre, c'est dans les tuyaux», témoigne ainsi un responsable syndical, tout en refusant de préciser si ces PMC ont été utilisés lors de la manifestation du Premier mai dernier.