N'est pas bilingue qui veut. En témoigne la mésaventure vécue par le président français Emmanuel Macron à Sydney ce 1er mai. Lors d'une conférence de presse, le chef de l'Etat, en visite en Australie, a souhaité remercier le Premier ministre australien et son épouse Lucy Turnbull pour la qualité de leur accueil. «I want to thank you for your welcome, you and your delicious wife», a ainsi déclaré le président de la République, qui s'exprime dès qu'il le peut dans la langue anglaise et multiplie en français les anglicismes.
Une légère erreur de vocabulaire puisque «delicious» ne s'utilise généralement en anglais que pour désigner de la nourriture. En français, on peut dire de quelqu’un qu’il est «délicieux», synonyme de charmant ou agréable. Mais en anglais, lorsque «delicious» est utilisé pour évoquer une personne, ce mot a une connotation sexuelle. C'est en effet un «faux ami», ces fameux mots anglais et français qui se ressemblent mais n'ont pas la même signification. «Delightful», «charming» ou «lovely» auraient par exemple été plus appropriés pour qualifier la femme du Premier ministre australien.
Une erreur de traduction ?
Il n'en fallait pas plus pour faire réagir la twittosphère anglophone qui tantôt s'amuse de ce mauvais choix de mot, tantôt se gausse de tout cela, finalement très «french».
«Ce n’est pas une mauvaise traduction, il est simplement Français» ou encore «On ne peut pas quitter ces Français des yeux une seconde», ont par exemple twitté des internautes australiens.
«Emmanuel Macron a qualifié Lucy Turnbull de "delicious". On ne va pas s'en plaindre, n'est-ce-pas ?», a également commenté Caroline Marcus, présentatrice à Sky news Australia.
Son collègue James O'Doherty a, lui, confié : «Difficile de dire si c'est un problème de traduction ou simplement quelque chose de très français.»
Un journaliste de l'agence de presse Australian Associated Press fait savoir qu'il avait trouvé la raison de cette erreur en montrant les traductions proposées en anglais sur Google pour le mot «délicieux».
Emmanuel Macron, deuxième chef d'Etat français à effectuer une visite officielle en Australie après François Hollande en 2014, veut y construire «un partenariat plus approfondi» dans le cadre d'un «nouvel axe indo-pacifique». Il doit ensuite se rendre ce 3 mai en Nouvelle-Calédonie.