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Israël adopte une loi facilitant l'entrée en guerre dans des «conditions extrêmes»

Peu après l'allocution de Benjamin Netanyahou, où il a présenté des schémas censés attester d'un programme nucléaire de l'Iran, le Parlement israélien a adopté une loi permettant au pays d'entrer en guerre sans l'accord de tout le gouvernement.

Le Parlement israélien a adopté le 30 avril une loi permettant au Premier ministre et au ministre de la Défense de décider d'entrer en guerre sans réunir le gouvernement.

Cette loi, votée à 62 voix contre 41, donne la responsabilité au cabinet restreint de sécurité de décider d'une opération militaire ou d'une guerre sans se concerter avec le reste du gouvernement.

Un paragraphe précise que le Premier ministre et son ministre de la Défense pourront décider d'entrer en guerre en cas de «conditions extrêmes».

Le projet de loi initié par la ministre de la Justice Ayelet Shaked est un amendement d'une loi fondamentale qui, auparavant, donnait au gouvernement uniquement la possibilité de décider de lancer une opération militaire avec l'accord de la majorité des ministres.

11 ministres sont membres du cabinet restreint de sécurité actuel sur les 22 ministres qui composent le gouvernement Netanyahou.

Ayelet Shaked a justifié cet amendement en expliquant devant le Parlement : «Dans la situation sécuritaire actuelle, il faut pouvoir rendre plus efficace le travail du gouvernement et du cabinet.»

Cette loi est votée dans un contexte de tensions internationales, notamment autour de l'accord sur le nucléaire iranien. Ainsi, peu avant le vote, le Premier ministre israélien a présenté des schémas, des classeurs de documents et des CD à la télévision, affirmant disposer de preuves que l'Iran entretenait un programme nucléaire secret. Téhéran a qualifié ces accusations de «ridicules», les assimilant à de la «propagande». 

Cette intervention de Benjamin Netanyahou, fervent détracteur de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, survient quelques jours avant le 12 mai, date à laquelle Donald Trump, lui aussi opposé au texte actuel, doit annoncer si les Etats-Unis quittent ou non l'accord.

Par ailleurs, le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a averti le 26 avril que son pays s'en prendrait à toute tentative d'«implantation militaire» iranienne en Syrie, après une attaque dans ce pays le 9 avril attribuée à l'Etat hébreu.

A plusieurs reprises, Israël a mené des attaques contre des positions de l'armée syrienne ou des convois d'armes présentés comme provenant d'Iran et destinés au mouvement chiite libanais Hezbollah, qui lutte contre les groupes terroristes en Syrie au côté de Damas.

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