Une opération policière de grande ampleur a permis de mettre un coup d'arrêt à la propagande en ligne de l'Etat islamique. Europol, l’agence de police européenne, en collaboration avec les services américains, s’est attaquée aux sites de communication de l’Etat Islamiste, en mettant hors service leurs serveurs les 25 et 26 avril.
«L'objectif est de déstabiliser fortement l'appareil de propagande de l'EI, d'identifier et d'interpeller les administrateurs de ces serveurs en saisissant et en fermant les serveurs utilisés pour diffuser la propagande de l'EI», a déclaré le Parquet Fédéral belge dans un communiqué.
Rob Wainwright, le chef de l'agence européenne, a ajouté : «Nous avons porté un grand coup aux capacités de l'EI à propager sa propagande en ligne et à radicaliser les jeunes en Europe.» Selon Europol, les données récoltées vont permettent d’identifier les administrateurs de ces sites.
Amaq, l’agence de presse qui permettait à Daesh de revendiquer les attentats terroristes perpétrés dans le monde, était particulièrement visée par cette opération, ainsi que la radio al-Bayan, ou encore les sites d'information Halumu et Nashir. Tous ces canaux permettaient à l'organisation terroriste de diffuser des chants de guerre, des récits de combat, des tutoriels pour apprendre à fabriquer les explosifs, à manier les armes, et des exhortations à faire le djihad. Les propagandistes avaient même créé des applications pour les smartphones.
L’opération, dirigée depuis la Haye par le procureur fédéral de Belgique, était le fruit d'une collaboration des forces de police belges, bulgares, canadiennes, françaises, hollandaises, roumaines, britanniques et américaines. L’unité antiterroriste britannique s'est aussi attaquée aux sociétés qui enregistrent les noms de domaine des sites internet. En avril, les services de renseignements électroniques anglais avaient déjà réussi à restreindre les possibilités de mise en ligne des contenus de l’Etat islamique, avant l’estocade d’Europol.