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Accord sur le nucléaire iranien : Trump n'a pas «une volonté farouche de le défendre», selon Macron

Selon Emmanuel Macron, les Etats-Unis ne devraient pas rester dans l'accord sur le nucléaire iranien. Cette décision signerait l'échec de la proposition française de faire du texte un des quatre «piliers» d'un futur accord-cadre.

Après de nouveaux entretiens avec son homologue américain Donald Trump, Emmanuel Macron s'est montré pessimiste ce 25 avril quant à la possibilité que les Etats-Unis restent dans l'accord sur le nucléaire iranien.

«Je n'ai aucune information d'initié [mais] il m'a semblé encore hier qu'il n'avait pas une volonté farouche de le défendre», a ainsi expliqué le président français lors d'une conférence de presse, rappelant que le chef d'Etat américain avait fait de la sortie de cet accord «un engagement de campagne pris de longue date».

Donald Trump doit annoncer le 12 mai prochain s'il maintient son pays dans l’accord signé en juillet 2015, après de longues négociations entre les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, ainsi que l'Union européenne et l'Iran.

Je ne suis ni Sisyphe, ni Sacher-Masoch

Emmanuel Macron, venu plaider pour un «nouvel accord» plus complet, a confié que «l'analyse rationnelle de la totalité des déclarations» de Donald Trump ne l'incitait pas «à penser qu'il fer[ait] tout pour maintenir» les Etats-Unis dans l'accord signé en 2015 avec l'Iran pour l'empêcher de se doter de la bombe atomique.

Interrogé sur le fait que cette décision serait un échec pour lui, le locataire de l'Elysée a répondu : «Mon action n'est pas de faire revenir Donald Trump sur les engagements qu'il prend chaque jour, je ne suis ni Sisyphe, ni Sacher-Masoch.» Il a toutefois continué à défendre le texte, affirmant qu'il voulait «démontrer que cet accord a[vait] du sens».

Le proposition avancée par le président français à son homologue américain lors de sa visite d'Etat de trois jours est de préserver l'accord d'origine, qui deviendrait le premier des «quatre piliers» d'un futur texte. Les autres «piliers» concerneraient l'après-2025, quand certaines clauses sur les activités nucléaires vont expirer, mais aussi les missiles balistiques de Téhéran et son rôle jugé «déstabilisateur» par les Occidentaux dans la région.

«Pour moi c'est un progrès, cela évite de tomber dans l'inconnu complet si la décision américaine est une sortie sèche», a ainsi fait valoir le président français. Il a confirmé que cette proposition était une «stratégie coordonnée» avec ses partenaires européens, et pas une «action individuelle».

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