Lors de la visite officielle d'Emmanuel Macron aux Etats-Unis, du 23 au 25 avril, Paris et Washington avaient visiblement à cœur d'afficher une relation au beau fixe. Petites tapes affectueuses, serrages de mains ou baisers chaleureux, Donald Trump et son homologue ont multiplié les gestes de proximité.
Une gestuelle qui n'a évidemment pas échappé aux objectifs. Outre la traditionnelle poignée de main de fer, qui caractérise le leader américain, les deux chefs d'Etat se sont livrés à divers contacts tactiles inhabituels dans le protocole diplomatique.
Nous avons une relation très privilégiée
Emmanuel Macron s'est ainsi permis de toucher le genou du locataire de la Maison Blanche lors de la traditionnelle séance photo. Il a par ailleurs posé la main sur son épaule, ou a encore cherché la main du leader américain, qui l’a acceptée avant de l'entraîner avec force, lors de l'accueil officiel le 24 avril au matin à la Maison Blanche.
Le président américain s’est lui aussi laissé aller à quelques manifestations jugées paternalistes par certains. «Nous avons une relation très privilégiée, d'ailleurs je vais retirer ces quelques pellicules», a ainsi déclaré Donald Trump en tapotant l’épaule d'Emmanuel Macron d’un air faussement désinvolte en pleine conférence de presse. Le président français a répondu par un large sourire à cette étrange sollicitude.
Des déclarations solennelle d’amitié ont accompagné les gestes d'affection. Donald Trump a évoqué «cette relation indéfectible» qui liait les deux nations. Portant un toast à son invité français, il a souhaité «que leur amitié se renforce encore plus».
Je l’aime beaucoup
Les effusions ont atteint leur summum lors de la conférence de presse conjointe du 24 avril, conclue par une chaleureuse étreinte accompagnée d'un baiser sur la joue déposé par Emmanuel Macron. Elle a provoqué le rire de l’Américain qui a concédé un «je l’aime beaucoup» au président français, qui lui a de nouveau tenu le bras quelques secondes plus tard.
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L'opposition irritée par cette débauche de familiarités
Ce langage corporel, jugé excessif par l'opposition, a donné lieu à de nombreuses critiques. Dans la photo des deux hommes main dans la main, très commentée sur les réseaux sociaux, le leader des Patriotes Florian Philippot a lu «le suivisme» du président français.
Le PCF y a pour sa part décelé une manifestation de l'«atlantisme version "nouveau monde"».
Sur le fond, Jean-Luc Mélenchon a lui déploré «l’alignement» d’Emmanuel Macron sur Donald Trump autour de la question de l’accord nucléaire iranien. Le Front National a fait des reproches similaires au président français.
Après avoir fait front commun en bombardant la Syrie sur base d'accusations d'attaque chimique présumée, les deux dirigeants avaient en tout cas à cœur de se présenter comme des partenaires inséparables. Et ce malgré leurs divergences.