International

Le G7 monte sur pied un groupe de travail pour surveiller le «comportement malveillant» de la Russie

Réunis à Toronto les 22 et 23 avril, les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Sécurité des pays du G7 ont décidé de créer un groupe de travail. Selon Londres, il s'agira d'étudier le «comportement malveillant» de la Russie.

Constituer un groupe de travail pour étudier le «comportement malveillant» de la Russie, tel serait l’objectif que se sont assignés les ministres des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de la Sécurité des pays du G7.

L’annonce en a été faite le 23 avril par le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, habitué des accusations contre la Russie – notamment dans le cadre de l’affaire Skripal, du conflit syrien ou encore des dernières élections américaines.

«Ce que nous avons décidé hier, c'est de mettre en place un groupe de travail qui étudiera le comportement malveillant de la Russie dans toutes ses manifestations, qu'il s'agisse de guerre cybernétique, de désinformation, de tentatives d'assassinat», a-t-il déclaré devant les journalistes. Selon lui, Moscou «est incroyablement habile pour semer le doute et la confusion, propager de fausses nouvelles et essayer de brouiller les cartes».

Même son de cloche du côté du ministre canadien des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, qui a repris l'antienne de son homologue britannique en accusant à l’issue de la réunion la Russie (sans plus de preuves Boris Johnson) d’être l’instigatrice d’une attaque chimique «méprisable» sur le sol britannique.

Accuser Moscou sans preuve tout en appelant au dialogue sur la Syrie 

Si les accusations contre la Russie ont fusé lors de cette réunion, les représentants ont paradoxalement admis que Moscou était un acteur incontournable dans la résolution de la crise syrienne.

A ce sujet, le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a rappelé que le communiqué final de la réunion soulignait «qu’il n’y aur[ait] pas de solution politique en Syrie sans la Russie […] et que la Russie d[evait] apporter sa part à cette solution».

Un appel au dialogue qui intervient alors que le risque d'une escalade militaire en Syrie est réel après les frappes du 14 avril menées contre Damas par la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Les pays occidentaux avaient justifié leurs frappes en accusant Damas d'avoir utilisé des armes chimiques à Douma le 7 avril, ce que le gouvernement syrien dément. Moscou a pour sa part qualifié de «mise en scène» l'attaque chimique présumée.

Les frappes occidentales ont retardé l'arrivée en Syrie d'une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), organisme lié à l'ONU chargé d'enquêter sur l'utilisation ou non d'armes chimiques sur le terrain.

Lire aussi : Nouvelles sanctions américaines contre la Russie : l'UE, «inquiète» pour son économie, veut réagir