International

Italie : le maire de Naples ne veut pas dans sa rade d'un sous-marin américain qui a frappé la Syrie

La présence militaire américaine, dans le cadre de la base de l'OTAN de Naples irrite le maire, Luigi de Magistris. Après les législatives du 4 mars, l'Italie semble prendre ses distances avec les aventures militaires occidentales.

Le maire de Naples, Luigi de Magistris, chef du parti local Democrazia e Autonomia qu'il a fondé en 2015, n'apprécie pas du tout la présence militaire américaine dans la baie de sa ville. L'édition napolitaine du quotidien La Repubblica rapporte le 16 avril 2018 que l'édile a envoyé une lettre de protestation aux autorités navales italiennes.

«J'ai appris que le 20 mars dernier que le sous-marin nucléaire américain USS John Warner a mouillé l'ancre dans la rade de notre cité», déplore Luigi de Magistris. En outre, selon une vidéo publiée sur la chaîne YouTube AiirSource Military, le sous-marin John Warner a participé aux frappes contre la Syrie dans la nuit du 13 au 14 avril dernier.

Aussi le maire de Naples, habitué des déclarations fracassantes, a-t-il rappelé qu'à l'occasion d'un arrêté municipal pris en 2015, Naples avait été déclarée «ville dénucléarisée», ainsi que «ville de paix», promouvant le désarmement et la «coopération internationale». Naples est toutefois également le siège du Allied Joint Force Command de l'OTAN, un commandement militaire dédié au sud de l'Europe. 

Engluée dans une crise politique après les élections législatives du 4 mars, l'Italie pourrait prendre ses distances avec une politique étrangère calquée jusque-là sur les exigences de l'OTAN. Le Parti démocrate (PD), pro-Union européenne et plutôt atlantiste, a subi un sérieux revers électoral au bénéfice de formations politiques souverainistes comme le Mouvement Cinq Etoiles (M5S). 

Deux jours avant les frappes occidentales en Syrie, le Premier ministre italien par intérim, Paolo Gentiloni, avait fait part de sa désapprobation. «Une solution stable et durable pour la Syrie ne pourra advenir qu'en travaillant pour la paix et dans le cadre des Nations unies [...] et à la table des négociations, parce qu'il ne faut pas perdre espoir», avait plaidé Paolo Gentiloni, le 12 avril dernier.

A.K.

Lire aussi : Frappes en Syrie : un avion français n'a pas réussi à tirer un de ses missiles Scalp