«Je veux ici exprimer mon émotion et mon amitié après avoir entendu le président français s'exprimer de la sorte. La vraie France est de retour», s'est félicité le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker après l'intervention d'Emmanuel Macron à la tribune du Parlement européen le 17 avril, à Strasbourg. Au cours de son grand oral devant les parlementaires, le président français a défendu son ambition de «refonder l'Europe» et s'est défié des «souverainetés autoritaires» face auxquelles il entend maintenir «un front uni».
Philippot préconise : «Le monde de demain est celui des peuples qui relèvent la tête»
Prenant la parole au Parlement, l'eurodéputé français et chef de file des Patriotes, Florian Philippot, a vivement critiqué l'intervention d'Emmanuel Macron.
Il a notamment estimé : «Vous êtes condamnés à promettre de réformer l'Union européenne et vous échouez déjà, vous décevez déjà parce qu'elle est irréformable par construction. Vous avez déjà échoué monsieur le président de la République sur le travail détaché et sur le glyphosate.»
Et d'ajouter : «Diriger une vieille nation comme la France est une fonction trop noble pour qu'elle s'abîme dans cette Star Academy des étoiles pâlissantes du drapeau européen où chacun défile comme un vulgaire élève.»
Puis désignant l'Assemblée, Florian Philippot préconise : «Le monde d'ici est déjà le vieux monde. Le monde de demain est celui des peuples qui relèvent la tête. Soyez connecté à cette dynamique de l'Histoire.»
«Un agrégat de poncifs creux», l'opposition française étrille Macron
Si, dans son adresse au Parlement européen, Emmanuel Macron faisait valoir la notion trouble de souveraineté européenne, l'insoumis Adrien Quatennens considère pour sa part que le président français n'est pas libre de ses choix politiques : «Dans un agrégat de poncifs creux, Emmanuel Macron tente de faire oublier qu’il n’est rien d’autre qu’un exécutant des ordres de la Commission européenne qui fait l’Europe contre les peuples. Les traités actuels interdisent l’harmonisation sociale et fiscale !»
Un son de cloche similaire pour Younous Omarjee, l'eurodéputé de La France insoumise : «En dehors de sa souveraineté européenne qui est une impossibilité par nature même, un discours du président Macron suranné, vieillot, mille et une fois déjà entendu sur l’Europe.»
Nicolas Dupont-Aignan s'est lui concentré sur l'aspect financier du discours du président français, qui a affirmé que la France était «prête à augmenter sa contribution» à l'Union européenne et a invité les pays membres à s'aligner sur des «critères de convergence en matière de politiques sociale et fiscale.»
Le chef de file de Debout la France y voit une forme de soumission à Bruxelles : «Emmanuel Macron soutient une hausse de 1 000 milliards du budget de l'Union européenne. Saigner les Français pour enrichir la Commission, voilà l'unique projet d’un président soumis à Bruxelles et qui ne défend pas la France !»
Et quand Emmanuel Macron dénonce les «souverainetés autoritaires» auxquelles il n'entend pas «céder», il trouve sur son chemin le numéro 2 du Front national Nicolas Bay, qui clame sur Twitter : «Le seul autoritarisme est du côté de la Commission européenne qui entend se substituer aux nations pour imposer aux peuples des orientations dont ils ne veulent pas !»
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