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Grèce : des opposants aux frappes en Syrie s'en prennent à la statue de Truman (PHOTOS)

En réaction aux frappes occidentales en Syrie, des manifestants communistes grecs ont tenté de faire tomber une statue de l'ancien président des Etats-Unis Harry Truman, érigée à Athènes, qui cristallise le sentiment anti-Washington.

La statue du 33e président américain Harry Truman à Athènes a été prise pour cible le 16 avril par un groupe de jeunes manifestants, proche du parti communiste grec KKE, qui protestaient contre les récentes frappes menées par Washington, Londres et Paris en Syrie.

Alors que près de 700 personnes, selon la police, marchaient dans le centre d'Athènes vers l'ambassade des Etats-Unis en scandant des slogans antiaméricains, un groupe d'une cinquantaine de jeunes est sorti du cortège et a tenté à l'aide de cordes de faire tomber la statue d'Harry Truman, située à proximité du parcours de la manifestation.

Le rassemblement était organisé par le groupe estudiantin Mas, proche du KKE.

Les forces antiémeutes sont aussitôt intervenues pour repousser les manifestants en lançant des gaz lacrymogènes.

Erigée dans les années 1960 dans le quartier de Pangrati, à moins d'un kilomètre du parlement, la statue de Harry Truman est devenue la cible symbolique du sentiment anti-Washington en Grèce, nourri surtout depuis le coup d'Etat des colonels en 1967, considéré comme soutenu par la CIA.

La statue a déjà plusieurs fois été endommagée lors de manifestations et a au moins à deux reprises subi des attaques à la bombe.

En 1997, les pieds de la statue avaient été sciés avant d'être restaurée deux ans plus tard, à l'occasion de la visite du président américain d'alors, Bill Clinton, qui avait présenté les excuses de son pays à Athènes pour l'ingérence américaine dans la vie politique grecque.

Le 14 avril, environ 800 personnes, selon la police, avaient déjà manifesté à Athènes à l'appel du KKE, quelques heures après l'annonce des frappes aériennes des Etats-Unis, de la France et du Royaume-Uni contre la Syrie, décidées en réaction à l'attaque chimique présumée de Douma en Syrie le 7 avril qu'ils attribuent à Damas.

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